À la une de la presse de ce lundi 21 mars 2022, l’arsenal interdit de Vladimir Poutine, le récit glaçant de femmes et enfants rescapés de la guerre et les conséquences du conflit en Ukraine sur l’alimentation mondiale.
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La Russie a reconnu avoir employé des missiles hypersoniques dans le conflit en Ukraine. Face à la résistance militaire et populaire, le “Kremlin utilise des armes de plus en plus sales” écrit le journal suisse Le Temps. Le quotidien s’inquiète des fanfaronnades du ministère de la Défense qui a claironné à deux reprises avoir utilisé, pour la première fois, des missiles hypersoniques, théoriquement impossibles à intercepter.
Même si les cibles visées n’étaient que des sites de moindre importance, comme un dépôt de carburant, le journal dresse une liste des potentielles armes non conventionnelles que pourrait utiliser Moscou : des bombes à sous-munitions, comme l’affirme l’ONG Human Rights Watch, et des bombes au phosphore, comme celles utilisées par le régime syrien – soutenu par Moscou – lors de l’attaque de la Ghouta orientale en banlieue de Damas en 2013.
D’après plusieurs experts militaires, l’utilisation éventuelle de ces armes interdites par la Convention de Genève serait la conséquence d’une opération militaire qui n’avance pas comme prévue. L’Opinion évoque une “déconvenue” pour l’armée russe, longtemps présentée comme l’une des plus puissantes au monde. Il rappelle que le pouvoir a dépensé “des centaines de milliards de dollars dépensés en 10 ans pour restructurer tout le secteur militaire et faire face à l’Occident”. Mais, rappelle le quotidien libéral, l’armée russe fait face à des défaillances des systèmes de communication, à un manque de préparation et au manque de motivation de certains conscrits. Et l’Occident a peut-être, selon un spécialiste du Pentagone, surestimé la puissance russe, eu égards aux déclarations officielles du Kremlin.
Au cœur de cette guerre, il y a les civils, notamment ces mères et leurs enfants qui racontent leur calvaire sous les bombardements avant de tenter de fuir leur pays. Le site du New York Times propose une galerie de portraits extrêmement forts. Avec le titre évocateur “Je n’ai pas le droit de pleurer”, parce que ces femmes, qui ont tout quitté, luttent pour leur survie et celles de leurs enfants. Parmi elles, une journaliste de Kiev, mère de 3 enfants, qui raconte avoir cru que l’armée ukrainienne tiendrait tête aux bombardements russes avant de voir son bâtiment détruit et de se résigner à tout quitter. Le reste du récit, c’est l’exode avec sa famille sur des routes où les balles tirent de tous les côtés. Et au milieu du chaos, il y a cet éclat de rire de sa plus jeune fille, rire nerveux d’un enfant traumatisé par un conflit qui la dépasse.
“I write TV shows. But now I feel like I’m a character in one of them.” A New York Times reporter asked Ukrainian women to share first-hand accounts that capture this moment in this war, three weeks in. https://t.co/I0rZz3RR6P
— The New York Times (@nytimes) March 20, 2022
Parmi les rescapés de Marioupol, beaucoup sont des enfants exfiltrés vers des hôpitaux de l’ouest du pays. Le Figaro publie un reportage sur l’hôpital pour enfants de Zaporijia, une ville située au centre de l’Ukraine. Seuls six ont pu être transférés au cours des derniers jours, “blessés par balles ou par des projectiles”. Ils sont soignés dans des conditions difficiles mais même s’ils recouvrent un jour leur faculté physique, “ils ont vécu l’horreur et sont dans un état psychique catastrophique”, témoigne le médecin en charge du service. D’après les autorités ukrainiennes, au moins 115 enfants sont morts et 140 ont été blessés depuis le début du conflit. Les médecins s’inquiètent aussi de la situation à Marioupol où “la plupart des enfants blessés sont encore bloqués là-bas”, disent-ils.
Selon le Wall Street Journal, cette guerre pourrait aussi avoir des conséquences très graves en matière de production alimentaire pour les Ukrainiens mais aussi pour la demande mondiale. Imaginez un pays où les villes et villages font face à des magasins vides et à des coupures d’eau. Ajoutez à cela une production agricole réduite à néant à cause de la guerre et vous avez les risques d’une famine à grande échelle à long terme explique le quotidien américain. Grande terre céréalière, surnommée le grenier de l’Europe, l’Ukraine ne peut notamment pas planter ses grains de blé pour la saison prochaine. Et les conséquences pourraient être dramatiques pour la population si le conflit devait perdurer.
L’autre conséquence pourrait être plus global, comme l’indique la une du Gulf News, “les gouvernements paniquent à l’idée d’une potentiel crise alimentaire mondiale”. Environ 10 % des exportations de blé dans le monde viennent d’Ukraine. C’est là que s’approvisionnent les pays du Maghreb et d’une partie du Proche-Orient où des pénuries ont déjà été constatées depuis de le début de la guerre.
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