Alors que les forces armées russes ont pris le contrôle de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, Zaporojie, le 3 mars après s’être emparés de Tchernobyl la semaine précédente, les autorités ukrainiennes ont désormais les yeux rivés sur celles de Rivné, dans l’est du pays, craignant qu’elle ne soit la prochaine cible.
Le 3 mars, les Russes prenaient le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporojie, dans le sud de l’Ukraine, ravivant la peur d’un accident nucléaire dans ce pays toujours marqué par la catastrophe de Tchernobyl, en 1986. Deux semaines plus tard, le 19 mars, les autorités ukrainiennes tentent de surveiller à distance l’activité de la centrale et craignent d’en voir d’autres tomber aux mains des Russes.
Depuis son studio de télévision, le directeur de la centrale de Rivné, dans l’est du pays, fait régulièrement un point sur la situation des quinze centrales nucléaires situées en Ukraine. “Les forces russes font sauter des obus qui n’ont pas explosé pendant les combats autour de la centrale de Zaporojie, à quelques centaines de mètres seulement de l’entrée principale. C’est très dangereux”, a-t-il déploré auprès de France 24.
Désormais, il redoute une potentielle attaque sur son établissement. “Regardez ce qu’ils sont déjà en train de faire. Comment peut-on savoir de quoi ils sont capables ? Je n’en sais rien. Je sais seulement que nous défendrons la centrale, peu importe les conséquences et ce qui pourrait nous arriver.”
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“Si les habitants partaient, ce serait terrible”
Dans la ville mitoyenne de la centrale de Rivné, Varach, les habitants s’inquiètent. “Si les habitants partaient d’ici, ce serait terrible. La centrale a besoin de professionnels pour fonctionner”, affirme l’un d’eux. “Et elle n’a pas été conçue pour résister à des manoeuvres militaires…”
L’Ukraine représente la huitième puissance nucléaire mondiale. Elle compte quinze réacteurs en fonctionnement, répartis sur quatre sites, à Zaporojie, à Rivne, à Khmelnytskyï et en Ukraine du sud à Youjnooukraïnsk, dans l’oblast de Mykolaïv, auxquels s’ajoutent les quatre réacteurs à l’arrêt de l’ancienne centrale de Tchernobyl.