Pour le patron de l’agence spatiale russe Roscosmos, les sanctions prises par les Occidentaux contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine pourraient provoquer la chute de la Station spatiale internationale.
Les sanctions occidentales prises contre la Russie en raison de son invasion de l’Ukraine pourraient provoquer la chute de la Station spatiale internationale, a affirmé, samedi 12 mars, Dmitri Rogozine, le patron de l’agence spatiale russe Roscosmos, demandant leur levée.
Selon lui, le fonctionnement des vaisseaux russes ravitaillant l’ISS sera perturbé par les sanctions, affectant donc le segment russe de la station, qui sert notamment à corriger l’orbite de la structure orbitale. En conséquence, cela pourrait provoquer “‘l’amerrissage’ ou ‘l’atterrissage’ de l’ISS pesant 500 tonnes”.
“Le segment russe veille à ce que l’orbite de la station soit corrigée (en moyenne onze fois par an), y compris pour éviter les débris spatiaux”, indique Dmitri Rogozine, qui affiche régulièrement sur les réseaux sociaux son soutien à l’armée russe, engagée en Ukraine.
Роскосмос направляет письменные обращения к @NASA , Canadian Space Agency и @esa с требованием снять незаконные санкции с наших предприятий – подрядчиков работ в интересах #МКС pic.twitter.com/0NM2Stuft1
— РОГОЗИН (@Rogozin) March 12, 2022
Publiant une carte du monde où la station pourrait tomber, le patron de Roscosmos relève que la Russie est largement à l’abri. “Mais les populations des autres pays, notamment ceux dirigés par les ‘chiens de guerre’ (les Occidentaux, NDLR) devraient réfléchir au prix des sanctions contre Roscosmos”, écrit-il, qualifiant de “fous” ceux qui ont imposé ces mesures de représailles.
“Qu’ils s’envolent dans l’espace sur leurs balais”
Le 1er mars, la Nasa avait indiqué travailler à des solutions pour maintenir la station en orbite sans l’aide de la Russie. Les équipages et le ravitaillement sont acheminés sur ce segment par les vaisseaux Soyouz et les cargos Progress. Or, Dmitri Rogozine explique que le lanceur nécessaire au départ de ces vaisseaux est “sous sanctions américaines depuis 2021 et sous sanctions de l’UE et du Canada depuis 2022”.
Roscosmos affirme avoir envoyé des appels à ses partenaires américains (Nasa), canadiens (ASC) et européens (ESA) “exigeant la levée des sanctions illégales à l’encontre de nos entreprises”. L’espace est un des derniers domaines de coopération russo-américaine.
Début mars, Roscosmos avait annoncé son intention de donner la priorité à la construction de satellites militaires, en raison de l’isolement croissant de la Russie à cause du conflit en Ukraine. Dmitri Rogozine avait également annoncé que Moscou ne fournira plus aux États-Unis des moteurs des fusées américaines Atlas et Antares. “Qu’ils s’envolent dans l’espace sur leurs balais”, a-t-il commenté.
Le 30 mars, un astronaute, Mark Vande Hei, et deux cosmonautes, Anton Chkaplerov et Pïotr Doubrov, doivent revenir sur Terre depuis l’ISS, à bord d’un vaisseau Soyouz.
Avec AFP