Alors que la Russie a récemment criminalisé la diffusion de “fausses informations” sur les forces armées dans le conflit ukrainien, certains journalistes russes choisissent la voie de l’exil. Une quinzaine d’entre eux sont récemment arrivés à Istanbul, en Turquie, espérant rejoindre l’Europe. Reportage.
Pendant que les ukrainiens fuient leur pays par milliers face à l’avancée des forces de Vladimir Poutine, certains journalistes russes, craignant pour leur sécurité, décident eux aussi de quitter leur pays.
Alors que le président russe a promulgué, le 4 mars, une loi imposant une peine de 15 ans de prison pour la diffusion intentionnelle de “fausses informations” sur ses forces armées dans le conflit ukrainien, une quinzaine de journalistes sont arrivés ces derniers jours à Istanbul, en Turquie, selon l’antenne locale de Reporters sans frontières.
Parmi eux figure Tikhon Dzyako, rédacteur en chef de TV Rain, la plus grande chaîne d’opposition en Russie. “C’est mieux pour nous de rester libres et de continuer à travailler plutôt que d’être en prison” explique le journaliste dont le média a cessé d’émettre le 3 mars sous la pression des autorités.
La Turquie est un pays géographiquement proche, vers lequel les vols sont nombreux et peu chers, et qui a l’avantage de ne pas exiger de visa pour les Russes. Mais selon Reporters sans frontières, ces journalistes sont en réalité en transit et ne pourraient de toute façon pas travailler comme ils l’entendent en Turquie.
“Ils préfèreraient rejoindre la Géorgie ou des pays de l’Union européenne. Le terrain n’est pas adapté pour une presse libre et tous ceux qui s’y réfugient savent très bien que c’est avant tout pour des raisons de sécurité”, explique Erol Önderoglu, représentant de l’organisation en Turquie.