Micro-État situé au cœur des Pyrénées, entre la France et l’Espagne, l’Andorre accueille chaque année des millions de touristes attirés par ses pistes de ski, ses magasins détaxés et un secteur financier florissant qui contribue à forger une image de paradis fiscal. Mais cette principauté, qui repose sur des institutions datant du Moyen-Âge, est la cible de critiques, notamment sur les questions des droits des femmes et de l’avortement, illégal dans le petit territoire. Un reportage de Laura Cambaud et Léa Caboche.
L’Andorre représente aujourd’hui un anachronisme. Elle est dirigée par deux coprinces depuis le Moyen-Âge : le président de la République française et l’évêque d’Urgell.
Coincés au cœur des Pyrénées, les 80 000 habitants d’Andorre ont les mêmes institutions depuis 700 ans. Le pouvoir législatif est détenu par le Conseil général et le pouvoir exécutif par le gouvernement d’Andorre. Le territoire est structuré en sept divisions administratives, appelées paroisses (équivalent des communes).
En Andorre, Vanessa Mendoza Cortés est un symbole. Cette femme de 41 ans risque plusieurs années de prison pour avoir dénoncé à l’ONU la criminalisation de l’avortement dans la principauté. L’association Stop Violències, dont elle est la présidente, a aidé des centaines de femmes. Mais témoigner publiquement est impossible. Une jeune Andorrane a accepté de nous parler à condition que son anonymat soit préservé. Pour avorter, la plupart des Andorranes prennent la direction de Barcelone, à trois heures de route. Là-bas, l’intervention coûte entre 300 et 2 000 euros.