Les manifestations contre les mesures de restrictions pour lutter contre le Covid-19 à Vienne ont vu affluer de nombreux activistes de l’étranger. L’Autriche s’alarme de la radicalisation de ces militants et de la diffusion de leurs idées au delà des frontières, notamment en Allemagne et en Suisse.
Une tendance “très inquiétante”. Le nouveau patron des renseignements intérieurs de l’Autriche s’alarme de la radicalisation des militants opposés aux vaccins et aux restrictions anti-Covid qui n’hésitent pas à traverser les frontières pour “répandre leur idéologie extrémiste”.
Le pays alpin est un terrain propice du fait de l’instauration de la vaccination obligatoire à compter du 4 février, explique Omar Haijawi-Pirchner, dans un entretien à l’AFP.
Le projet a déclenché une vague de manifestations massives à Vienne, qui a vu affluer de nombreux étrangers, venus notamment de l’Allemagne ou de la Suisse voisines.
Idéologie d’extrême droite et antisémitisme
“Beaucoup d’activistes sont fortement radicalisés” et profitent de ces moments de rencontre pour “tenir des réunions et bâtir un réseau” avec “leurs partenaires d’extrême droite”, sur fond d'”antisémitisme”, souligne cet ancien policier. Ils propagent leurs idées de capitale en capitale, au gré des mouvements de ras-le-bol contre les restrictions sanitaires.
De la France aux Pays-Bas, de l’Allemagne à la Belgique, plusieurs pays européens ont été secoués par des manifestations parfois violentes au cours des derniers mois. En Autriche, “nous constatons des menaces sur des infrastructures critiques”, assure Omar Haijawi-Pirchner, citant parmi les cibles les médias, les politiciens et le personnel de santé.
Les autorités ont d’ailleurs récemment mis en place des périmètres de protection autour des hôpitaux, centres de tests et de vaccination par peur de débordements.
Renforcer la coopération avec les services alliés
Le nouveau chef de la Direction de la sûreté nationale et du renseignement (DSN) a pour tâche de redorer l’image de l’agence autrichienne, ternie par une série de scandales liés à la Russie. À son arrivée, il a multiplié “les échanges avec les partenaires” d’autres pays pour rétablir petit à petit “la confiance”.
Début 2018, les services alliés avaient limité leur coopération avec l’Autriche, un pays neutre, non membre de l’Otan, par crainte de fuites vers Moscou.
Ils jugeaient sa fiabilité affectée après l’arrivée au ministère de l’Intérieur de l’élu d’extrême droite Herbert Kickl, dont la formation FPÖ était liée par un partenariat avec le parti Russie unie de Vladimir Poutine.
L’ex-BVT, rebaptisée DSN, a été complètement réorganisée pour tenter de faire oublier ce que son nouveau responsable appelle pudiquement des “incidents”.
Avec AFP