Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, poursuivi aux États-Unis pour la diffusion de 700 000 documents classifiés, a été autorisé lundi par la justice britannique à pouvoir contester auprès de la Cour Suprême une décision qui autorise son extradition.
Nouvelle étape dans l’affaire Assange. La justice britannique a autorisé lundi 24 janvier le fondateur de WikiLeaks Julian Assange à demander à la Cour suprême de pouvoir y contester une décision autorisant son extradition vers les États-Unis, qui veulent le juger pour une fuite massive de documents.
Les juges de la Haute Cour ont précisé dans leur décision qu’il revenait au final à la Cour suprême, la plus haute juridiction du Royaume-Uni, de permettre ou non le recours de l’Australien de 50 ans.
En décembre, la Haute Cour avait annulé en appel la décision d’une juge ayant refusé en première instance d’extrader Julian Assange vers les États-Unis où il est poursuivi pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.
175 ans de peine de prison encourue
Poursuivi notamment pour espionnage, il risque jusqu’à 175 ans de prison dans une affaire qui constitue, selon ses soutiens, une attaque gravissime contre la liberté de la presse.
“Je n’ai pas de mots pour dire à quel point je suis soulagée”, a réagi Sue Barnett, 61 ans, interrogée par l’AFP parmi les dizaines de personnes qui s’étaient rassemblées lundi devant la Haute Cour pour soutenir Julian Assange. Dans ses mains, elle tenait une pancarte demandant sa libération “maintenant”.
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La justice britannique avait initialement tranché en sa faveur il y a un an, lorsque la juge Vanessa Baraitser s’était opposée à la remise aux autorités américaines de Julian Assange, invoquant le risque de suicide.
Mais Washington avait remporté une victoire majeure en décembre, lorsque la Haute Cour avait annulé cette décision, estimant que les États-Unis avaient fourni des assurances répondant aux inquiétudes de la juge.
Les avocats de l’Australien avaient alors déposé une demande d’appel devant la Cour Suprême.
Concessions américaines
Incarcéré dans une prison de haute sécurité près de Londres depuis deux ans et demi, Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade d’Équateur au Royaume-Uni où il s’était réfugié tandis qu’il était en liberté sous caution.
Il craignait alors une extradition vers les États-Unis ou la Suède, où il faisait l’objet de poursuites pour viol depuis abandonnées.
Au cours de l’audience en appel au sujet de son extradition fin octobre, les États-Unis avaient cherché à rassurer sur le traitement qui serait réservé au fondateur de WikiLeaks.
Washington a affirmé qu’il ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence (Colorado), surnommée l'”Alcatraz des Rocheuses” – où sont notamment détenus à l’isolement quasi total des membres d’Al-Qaïda – et qu’il recevrait les soins cliniques et psychologiques nécessaires. Les Américains avaient aussi évoqué la possibilité qu’il puisse demander à purger sa peine en Australie.
Ces garanties avaient convaincu les juges britanniques, mais pas la fiancée de Julian Assange, Stella Morris, avec laquelle il a eu deux enfants lorsqu’il était reclus à l’ambassade d’Équateur. Stella Morris craint pour sa santé s’il est extradé vers un pays qui a, selon elle, “comploté pour tuer Julian à cause de ce qu’il a publié”.
L’Australien a reçu le soutien d’une quarantaine de députés français de tous bords, qui ont plaidé pour qu’il puisse bénéficier de l’asile politique en France.
Avec AFP