Alors que le variant Omicron sévit toujours dans l’UE, fragilisant encore plus les secteurs de l’éducation et de la culture, nous recevons la commissaire européenne Mariya Gabriel, en charge de ces dossiers. Dans ce contexte, elle se montre optimiste quant aux priorités de la présidence française du Conseil de l’UE en matière de culture et assure que l’éducation n’est pas oubliée, par le biais du programme Erasmus+. Elle revient également sur la situation sanitaire et politique dans son pays, la Bulgarie.
Présidence du Parlement européen
“Nous avons perdu un leader européen, un défenseur de la démocratie, un homme qui défendait les valeurs européennes par ses actes et pas seulement par ses paroles. Et en ce qui me concerne, nous avons perdu un grand ami de la culture européenne”. C’est en ces termes que Mariya Gabriel rend hommage au président du Parlement européen David Sassoli, décédé le 11 janvier alors que son mandat allait se terminer.
Le nouveau président du Parlement sera élu le 18 janvier, et c’est la Maltaise Roberta Metsola, controversée pour ses prises de position contre l’avortement, qui semble être la mieux placée pour prendre la suite. Mariya Gabriel salue pour sa part “une femme qui défend les droits des femmes” et se réjouit que, si elle est élue “pour la troisième fois seulement dans l’histoire du Parlement européen, une femme sera à la tête de cette institution”.
L’UE au secours de la culture et de l’éducation
La commissaire à la Culture est “extrêmement satisfaite des priorités de la présidence française” dans ce domaine, car “la culture est très haut dans l’agenda”. Elle tient ainsi à rassurer les artistes et les acteurs européens du secteur que les institutions européennes continueront à les aider pour qu’ils puissent se remettre de l’impact extrêmement négatif de la crise sanitaire. Elle souhaite également “mettre en avant certains sujets qui n’ont pas été abordés si souvent jusqu’ici, comme le statut des artistes, et la nécessité de voir des projets culturels dans les plans de relance nationaux”, et “compte sur la présidence française” pour être vigilante.
La Commission renforce son soutien aux partenaires créatifs et culturels par le programme de travail 2022 Europe Créative, environ 385 millions d’euros, soit près de 100 millions de plus qu’en 2021. Mariya Gabriel se réjouit de cette dotation, mais assure que “ça ne sera pas suffisant” pour relancer le secteur qui, avec le variant Omicron, a vu le retour des jauges dans le monde du spectacle. Il est donc, selon elle, “important que le secteur ait un œil sur d’autres possibilités”, comme par exemple avec le programme Horizon Europe, “le programme le plus fort au monde pour l’investissement dans la recherche et l’innovation, qui pour la première fois va avoir un pôle culture et créativité doté d’un budget de 2,1 milliard d’euros”. La commissaire appelle par ailleurs les acteurs de la culture à se connecter à la plateforme CultuEU, lancée il y a un mois “où en un seul endroit nous avons réunir toutes les sources de financement pour la culture”.
La commissaire à l’Éducation tient par ailleurs à rappeler l’importance du programme Erasmus+, “un véritable pont entre communautés, entre pays, qui donne la possibilité et la chance de vivre des expériences extrêmement enrichissantes” et l’une de ses nouveautés que sont les mobilités virtuelles. Elle souhaite cependant “rassurer tous les participants que jamais la mobilité virtuelle ne va remplacer la mobilité physique, mais elle permet de ne pas avoir des situations de blocage”.
Vaccination en Bulgarie
La question de la vaccination a eu raison du précédent gouvernement bulgare, ce qui a mené le pays à une longue crise politique. Le nouveau Premier ministre, Kiril Petkov, a donc la lourde tâche d’apporter de la stabilité à la Bulgarie. Mais malgré la récompense de 35 euros qu’il propose aux retraités qui choisissent de se faire vacciner, la Bulgarie reste le pays le moins vacciné de l’Union européenne avec moins de 30 % de la population à avoir reçu deux doses.
Mariya Gabriel regrette cette situation, qu’elle impute à la “forte prégnance de ce manque de confiance dû à la désinformation et au manque d’informations présentées par des personnes dans lesquelles on a confiance”. Elle s’insurge contre le violences qui ont eu lieu dans son pays et soutient que pour que la situation s’apaise, il faut “du dialogue, de la discussion, et une prise de conscience de plus en plus claire à quel point se vacciner c’est être responsable envers soi-même et envers la société”.
Elle regrette, par ailleurs, que la Bulgarie n’ait toujours pas son plan de relance, “alors que d’autres pays ont déjà engagé cet investissement si important pour leur économie, pour leur système de santé, pour leurs enseignants, pour leur secteur culturel”. Elle souhaite voir émerger “une ligne très claire” pour pouvoir régler les problème de son pays, car “sans un gouvernement stable, sans une belle entente sur les priorités du pays, il sera difficile d’avancer comme on l’a vu pendant un an”.
Pour donner votre avis sur les politiques en faveur de l’éducation dans l’Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
Émission préparée par Georgina Robertson, Isabelle Romero, Yi Song, Perrine Desplats et Céline Schmitt.