Les pourparlers cette semaine entre la Russie, l’Otan et les États-Unis sur la crise ukrainienne n’ont pas permis de surmonter les désaccords, a estimé le Kremlin jeudi. Moscou a également mis en garde Washington contre un projet de sanctions visant Vladimir Poutine.
Des discussions mais pas d’avancée sur le dossier de la crise ukrainienne. Le Kremlin a déploré, jeudi 13 janvier, le manque de progrès lors des discussions avec les États-Unis et l’Otan, qualifiant les pourparlers d'”infructueux”, alors que plusieurs désaccords persistent.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a également déclaré que Moscou considérait “extrêmement défavorablement” le projet de nouvelles sanctions visant des responsables russes dévoilé par le camp démocrate du Sénat américain, y voyant une tentative de pression sur son pays.
Il a ajouté que la seule idée de sanctionner le président Vladimir Poutine aboutirait à une dégradation des relations entre Moscou et Washington.
Pour Dmitri Peskov, les deux séances de discussion de cette semaine entre la Russie et l’Occident ont abouti à des “nuances positives”, mais il a ajouté que Moscou souhaitait aboutir à des résultats concrets et pas seulement à des nuances.
Des sanctions contre Poutine, une “limite”
L’adoption de sanctions américaines contre le président russe Vladimir Poutine en cas d’agression de l’Ukraine “franchirait une limite”, a dénoncé jeudi le Kremlin après la présentation d’un projet en ce sens.
“Des sanctions contre un chef d’État, c’est une mesure qui franchirait une limite, ce serait équivalent à une rupture des relations”, a dénoncé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Il a noté que la proposition des sénateurs démocrates américains “ne facilite pas l’établissement d’une atmosphère constructive pour les pourparlers” russo-occidentaux en cours cette semaine sur une désescalade des tensions autour de l’Ukraine.
Des sénateurs démocrates américains de haut rang ont dévoilé mercredi un nouveau projet de sanctions qui vise à punir Vladimir Poutine et à apporter une aide financière à Kiev, en cas d’une invasion de l’Ukraine par la Russie.
La loi intitulée “Défendre la souveraineté de l’Ukraine”, prévoit des sanctions contre le président russe, le Premier ministre Mikhaïl Michoustine, des hauts responsables militaires et plusieurs entités du secteur bancaire russe.
Des discussions qui continuent
L’annonce de ce projet de sanctions “extrêmement négatif” selon le Kremlin, est intervenue à la veille d’une réunion à Vienne du Conseil permanent de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la troisième et dernière séquence d’un ballet diplomatique intense visant à désamorcer le risque d’un conflit en Ukraine.
Lundi, des discussions tendues ont réuni à Genève les vice-ministres américaine et russe des Affaires étrangères, Wendy Sherman et Sergueï Riabkov. Mercredi, l’Otan et Moscou ont tenu des pourparlers à Bruxelles, en faisant à leur issue le constat de leurs profondes “divergences” sur la sécurité en Europe.
“Nous aimerions espérer toutefois que le bon sens l’emportera”, a ajouté Dmitri Peskov, en soulignant que la Russie n'”a jamais manqué” et “ne manquera pas de volonté politique pour poursuivre un dialogue”.
Accusée par Américains et Européens de préparer une attaque contre son voisin ukrainien, un allié des Occidentaux, la Russie a répliqué en disant que le déploiement de dizaines de milliers de soldats russes à la frontière étaient une réaction à la présence croissante et hostile de l’Otan dans ce que Moscou considère comme sa zone d’influence.
La Russie a assuré ne pas avoir “l’intention” d’attaquer l’Ukraine, mais réclame la signature d’un traité bannissant tout élargissement futur de l’Otan, une demande jugée inacceptable en Occident.
Avec Reuters et AFP