Stéphane Séjourné, élu président du groupe Renew Europe au Parlement européen en 2021, est l’un des piliers sur lesquels s’appuie Emmanuel Macron pour la présidence française du Conseil de l’Union européenne. Il nous répond sur les sujets d’actualité qui marquent le début de cette présidence : le drapeau européen conspué en France, la question de l’obligation vaccinale en Europe, celle du respect de l’État de droit en Pologne et en Hongrie, et le conflit en Ukraine.
Présidence française du Conseil de l’UE et élection présidentielle
Le 1er janvier, le drapeau européen flottait seul sous l’Arc de Triomphe à Paris, soulevant l’ire des opposants à Emmanuel Macron, déjà entrés en campagne. Pour Stéphane Séjourné, il s’agit d’une “fausse polémique” qui met en lumière une “tendance à surpolitiser la présidence française du Conseil de l’Union européenne dans le cadre de la campagne présidentielle”. L’élu assure par ailleurs qu’il “différenciera la présidentielle de la PFUE” dans ses attributions au Parlement européen et que “le travail parlementaire va continuer, et les priorités seront les mêmes”.
Alors que le président français souhaite mener la vie dure aux “antivaccins” en France, sa position à la présidence du Conseil de l’UE lui impose une neutralité sur les sujets politiques qui agitent l’Union. Dans ce cadre, Stéphane Séjourné confirme qu’il ne faut pas “mélanger l’ensemble des messages politiques” et qu’il y a d’un côté “un sujet sur la vaccination en France avec des prises de position du président de la République” et de l’autre “on a un enjeu de coordination européenne très importante car il ne faut pas qu’on ait les mêmes problématiques qu’on a vécues au début de la crise”. Au cours des deux dernières années, “on a réussi à mettre des outils au service de citoyens au niveau européen pour garantir la liberté de circulation, garantir nos libertés”, rappelle-t-il. Il est donc confiant quant à la gestion de cette crise lors des six prochains mois car “l’Europe apprend toujours pendant les crises et il y a des victoires politiques pour ceux qui croient en l’UE”. “Les enjeux seront là pour le président de la République, pour la présidence française : garder cette solidarité européenne et reconstruire une gestion de crise qui nous permette de garantir nos libertés et notre libre-circulation partout en Europe”, affirme-t-il.
Respect de l’État de droit
Lors de la présidence allemande du Conseil de l’UE, il a été reproché à la chancelière Merkel d’avoir laissé la Hongrie et la Pologne dériver loin de l’État de droit. Pour Stéphane Séjourné, “l’État de droit, c’est le sujet majeur qui tient l’ensemble des États-membres”. Le président du groupe Renew Europe rappelle que “la Commission est très alignée avec le Parlement européen et une grosse partie des États-membres” sur la conduite à tenir vis-à-vis de la Hongrie, mais il faudra attendre pour agir car pour l’instant la situation “est figée” par les élections législatives qui doivent se tenir dans le pays en 2022.
En revanche, il souhaite que le mécanisme de conditionnalité voté avec le plan de relance soit appliqué en Pologne, car “la Pologne part dans un système où l’indépendance de la justice, la pluralité journalistique, l’indépendance des journalistes et peut-être même la capacité à organiser des élections sont remises en cause” et “l’indépendance de la justice est un sujet consubstantiel à l’ADN européen”.
Ukraine
Interrogé sur la situation aux frontières de l’Europe, en Ukraine, et l’action à y mener, Stéphane Séjourné assure qu’il faut que “l’ensemble de la communauté européenne puisse s’en saisir, Parlement européen, Commission et Conseil, et le président Macron prendra sa part à ce sujet s’il y en avait besoin et si la situation changeait”, car “nous avons un intérêt, nous, Européens, c’est de sauvegarder la paix et la stabilité des frontières de l’Union européenne”. Il plaide pour la mise en place rapide de la “boussole stratégique”, qui permettra “une lecture du monde et des intérêts stratégiques de l’UE commune au sein de l’Union”, afin “de parler un langage diplomatique commun et d’avoir un message politique commun” pour faire face à l’hégémonie du dialogue américano-russe, notamment sur la situation en Ukraine.
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Émission préparée par Isabelle Romero, Georgina Robertson, Yi Song, Céline Schmitt et Perrine Desplats.
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