Le parti conservateur britannique a essuyé une lourde défaite dans le North Shropshire, qui était pourtant l’un de ses bastions dans le centre de l’Angleterre, selon les résultats d’une élection législative partielle publiés vendredi matin. Un camouflet pour le Premier ministre Boris Johnson, déjà affaibli.
Le parti conservateur britannique de Boris Johnson a subi, vendredi 17 décembre, une sévère défaite lors d’une législative partielle en Angleterre, un scrutin faisant figure de test dont le Premier ministre cerné par les scandales ressort encore plus affaibli.
La législative partielle du North Shropshire, circonscription très rurale du centre de l’Angleterre acquise de longue date aux conservateurs, a ainsi été remportée par les Libéraux-démocrates. La candidate du petit parti europhile, Helen Morgan, s’est imposée avec 47 % des suffrages, soit près de 6 000 voix d’avance sur son rival conservateur, selon les résultats officiels, annoncé vendredi au petit matin.
Les électeurs ont exprimé “clairement” à Boris Johnson que “la fête est finie”, a-t-elle lancé dans son discours après l’annonce de sa victoire. “Votre gouvernement, dirigé par des mensonges et des fanfaronnades, devra rendre des comptes”, a ajouté Helen Morgan, “il peut et sera vaincu”.
La nouvelle députée de 46 ans ravit ainsi aux conservateurs le siège d’Owen Paterson, en poste depuis 1997, qui a dû démissionner pour une affaire de lobbying. Aux dernières législatives de 2019, il avait obtenu 62,7 % des suffrages et une confortable majorité de presque 23 000 voix.
Fêtes à Downing Street
Le taux de participation dans cette circonscription très rurale de l’Angleterre, acquise depuis des décennies aux Tories, s’est élevé jeudi à 46,3 % (soit 38 093 votants selon le décompte définitif), bien loin des 62,9 % atteints lors des élections générales de décembre 2029.
Boris Johnson était venu le mois dernier à la rescousse d’Owen Paterson en tentant de modifier les règles disciplinaires du Parlement, avant de reculer face au tollé jusque dans son propre camp. Ce scandale, qui s’inscrit dans une longue série d’affaires embarrassantes – des accusations de corruption dans son parti à celles de violations des restrictions sanitaires – ont fragilisé Boris Johnson.
Longtemps blindée, la popularité du dirigeant s’est effondrée et de récents sondages sur les intentions de vote donnaient au niveau national plusieurs points d’avance à l’opposition travailliste. En particulier, des révélations récentes sur la tenue d’événements festifs fin 2020 à Downing Street passent très mal auprès des Britanniques alors priés de réduire à l’extrême leurs interactions sociales.
S’y est ajoutée jeudi la révélation par les journaux The Guardian et The Independant d’une brève apparition de Boris Johnson à un pot à Downing Street le 15 mai 2020, malgré les restrictions sanitaires. Downing Street a évoqué une réunion “avec le ministre de la Santé de l’époque (Matt Hancock NDLR) et son équipe dans le jardin après une conférence de presse”.