L’auteur présumé de l’explosion survenue dimanche dans un taxi de Liverpool avait préparé son attaque depuis “au moins” le mois d’avril. La police britannique considère qu’il s’agit d’un acte terroriste.
L’enquête progresse au Royaume-Uni après l’explosion survenue dimanche dans un taxi de Liverpool, dans le nord de l’Angleterre. La police britannique a indiqué, mercredi 17 novembre, que l’auteur présumé de cet attentat manqué avait préparé son attaque depuis “au moins” sept mois.
Les achats des composants de l’engin explosif que transportait Emad Al Swealmeen “ont été réalisés au moins” depuis qu’il avait loué un logement en avril, a précisé dans un communiqué la police antiterroriste.
Cet homme de 32 ans était le passager du taxi et a été tué par la déflagration, survenue peu avant 11 h (locales et GMT) devant un hôpital pour femmes, au moment où le Royaume-Uni commémorait les victimes des guerres, à l’occasion du “Dimanche du Souvenir”. Le chauffeur a été légèrement blessé.
La police considère en l’état qu’il s’agit d’un acte terroriste, même si selon les médias britanniques, aucun motif idéologique n’a été pour l’instant identifié.
Son auteur présumé est né en Irak, a précisé mercredi la police. “Nos recherches ont montré qu’Al Swealmeen a souffert d’épisodes de maladie mentale, ce qui sera la base d’une partie de nos investigations”, a-t-elle ajouté.
Selon des médias britanniques, Emad Al Swealmeen est un demandeur d’asile et n’était pas connu des services de renseignement. Arrivé au Royaume-Uni il y a plusieurs années, il s’y était converti au christianisme.
Plusieurs médias rapportent, mercredi, que de telles conversions peuvent constituer une technique employée par certains demandeurs d’asile pour appuyer leur démarche, s’interrogeant sur leur sincérité.
Niveau d’alerte relevé
Russ Jackson, chargé de la police antiterroriste de la région, a indiqué que les enquêteurs avaient fait des “progrès significatifs” et “récupéré des preuves importantes à l’adresse avenue Rutland qui est en train de devenir centrale dans l’enquête”.
C’est dans cette avenue, où Emad Al Swealmeen louait depuis peu un logement, qu’il avait emprunté un taxi dimanche matin pour se rendre à une maternité à Liverpool.
Selon la BBC, les enquêteurs tentent de déterminer si la charge principale a effectivement explosé, aucuns véhicule alentour ayant été endommagé, et si elle contenait du TATP, un explosif artisanal utilisé notamment lors de l’attentat contre une salle de concert à Manchester en 2017.
Le chauffeur de taxi, qui a pu s’extraire du véhicule avant qu’il ne soit consumé par les flammes, est sorti de l’hôpital où il avait été soigné pour des blessures.
“L’explosion s’est produite pendant qu’il était dans la voiture et c’est un vrai miracle qu’il ait pu s’échapper”, a expliqué son épouse sur Facebook.
Le secrétaire d’État à l’Intérieur, Damian Hinds, a déclaré mardi que la pandémie de Covid-19 pourrait avoir “exacerbé” le nombre de personnes s’auto-radicalisant en ligne, soulignant sur Sky News que la police avait déjoué “plus de trente complots à un stade avancé au cours des dernières années”.
Après cette attaque, le Royaume-Uni a relevé lundi à “grave” le niveau de la menace terroriste sur le sol britannique, un mois après le meurtre le 15 octobre du député David Amess pendant une permanence parlementaire à une soixantaine de kilomètres de Londres.
Avec AFP