Alors que l’Union européenne fait face à une nouvelle crise migratoire, organisée par la Biélorussie qui encourage l’entrée de migrants dans les pays de l’UE, nous recevons Josep Borrell. Le haut-représentant de l’UE pour les Affaires étrangères déplore la situation et annonce une nouvelle vague de sanctions à venir contre un certain nombre de personnalités biélorusses. Il nous parle également de la Pologne et de son affront à l’État de droit, ainsi que de la conférence sur la Libye qui se tient à Paris en présence des autorités libyennes.
Sur les migrants venus de Biélorussie
“On pousse les migrants : ils partent de 12 pays et la Biélorussie les pousse contre la frontière. On peut aboutir à un drame humanitaire : c’est un attentat à la dignité des migrants qu’on amène dans un cul-de-sac.(…) Oui, nous allons voter un cinquième round de sanctions, portant sur ceux qui organisent ces voyages. (…) Loukachenko a mis en prison 35 000 personnes. S’il pouvait couper le gaz, il le ferait, mais les Russes ne vont pas le laisser faire car le gaz, c’est eux qui le vendent.”
“Il y a aujourd’hui plus de murs en Europe qu’à l’époque du mur de Berlin”
La Pologne veut construire un mur anti-migrants avec l’aide des fonds européens, alors que Bruxelles veut lui couper les vivres pour ses manquements à l’État de droit. Pour Josep Borrell, “il y a aujourd’hui plus de murs en Europe qu’à l’époque du mur de Berlin. Or ce n’est pas avec des murs qu’on va arrêter les problèmes migratoires”.
Concernant la “boussole stratégique” pour guider les Européens dans leur diplomatie, il estime que “l’Europe est dans un environnement très dangereux et doit avoir des instruments complémentaires à l’Otan pour pouvoir intervenir dans un environnement qui la concerne.”
“Nous ne sommes pas les seuls acteurs en Libye”
Josep Borrell tire ces leçons de la Conférence sur la Libye à Paris : “Nous ne sommes pas les seuls acteurs en Libye, la Russie et la Turquie y ont des troupes. Mais si les élections du 24 décembre se tiennent, ce sera grâce à l’Europe : cette conférence est novatrice car la Libye y était associée avec la France, l’Allemagne et l’Italie.
Le Haut Représentant reconnait d’autres difficultés : “Le Brexit n’en finit plus de se produire : je ne m’attendais pas à ce que le Brexit soit aussi difficile.”
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Georgina Robertson, Céline Schmitt et Céline Le Gouas.