À Pompéi, les archéologues ont annoncé samedi avoir mis au jour les vestiges d’une “chambre d’esclaves” dans une villa romaine détruite par l’irruption du Vésuve il y a 2 000 ans. Une découverte qui offre “un aperçu rare de la réalité quotidienne des esclaves”.
La découverte est exceptionnellement rare. Les archéologues à Pompéi ont annoncé samedi 6 novembre avoir mis au jour les vestiges d’une “chambre d’esclaves” dans une villa romaine détruite par l’irruption du Vésuve, il y a près de 2 000 ans.
La petite chambre, qui abrite trois lits dont l’un de la taille d’un enfant, huit amphores, un pot en céramique et un coffre en bois, a été découverte lors de fouilles dans une villa de Civita Giuliana, un quartier situé à quelques centaines de mètres au nord du parc archéologique de Pompéi, enseveli en 79 après J.-C.
C’est là qu’avait été découvert, en début d’année, un grand char de cérémonie, dans un excellent état. Selon les archéologues, la chambre était probablement occupée par des esclaves en charge de l’entretien du char.
Un “témoignage unique”
“C’est une fenêtre sur la réalité précaire de ces gens qui apparaissent rarement dans les sources historiques, écrites presque exclusivement par des hommes appartenant à l’élite”, a observé le directeur général du site archéologique de Pompéi, Gabriel Zuchtriegel.
Ce “témoignage unique” sur la façon dont “les plus faibles de la société ancienne vivaient (…) est certainement l’une des découvertes les plus excitantes de ma vie d’archéologue”, a-t-il ajouté dans un communiqué de presse.
La chambre de 16 m2 était située entre une chambre à coucher et un débarras.
Le coffre en bois contenait des objets en métal et en tissu qui semblent faire partie des harnais des chevaux qui tiraient le char. Un axe de char a d’ailleurs été retrouvé sur l’un des lits.
Le char avait été découvert dans un porche devant une écurie où, déjà en 2018, les restes de trois équidés avaient été trouvés.
“Cette chambre, grâce à son état de conservation exceptionnelle, nous offre un aperçu rare de la réalité quotidienne des esclaves”, souligne le parc archéologique.
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Une zone régulièrement pillée
Les lits sont faits de plusieurs planches de bois grossièrement travaillées, qui pouvaient être ajustées en fonction de son occupant, et leurs pieds, palmés, étaient faits en cordes recouvertes de couvertures.
Deux lits mesuraient 1,70 m de long et le troisième, 1,40 m. Selon les autorités du parc, les trois esclaves formaient peut-être une famille.
Sous les lits, des objets personnels ont été retrouvés, notamment des amphores et ce qui pourrait être un pot de chambre.
La pièce était éclairée par une petite fenêtre supérieure. Il n’y a pas de traces de décorations murales, juste une marque possiblement laissée par une lanterne.
Les fouilles ont été réalisées dans le cadre d’un programme de lutte contre les pilleurs de tombes, particulièrement actifs dans cette zone de l’Italie pleine de trésors archéologiques encore à découvrir.
La villa de Civita Giuliana est la cible de pillages systématiques depuis des années, et il semble qu’une partie de “l’héritage archéologique” de la “chambre d’esclaves” ait été volée par des pilleurs, selon le parc archéologique.
Avec AFP