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Coup d'État au Soudan : au moins un manifestant tué dans des affrontements avec les militaires

Trois jours après le coup d’État militaire au Soudan et la dissolution de toutes les institutions, au moins un manifestant a été tué, jeudi, dans des affrontements à Khartoum-Nord. Sur les réseaux sociaux, les appels à une mobilisation massive samedi se multiplient. De son côté, l’ONU exhorte l’armée soudanaise à rétablir le gouvernement civil et à libérer les personnes détenues.

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Au moins un manifestant contre le coup d’État militaire au Soudan a été tué, jeudi 28 octobre, dans des affrontements à Khartoum-Nord, banlieue séparée de la capitale soudanaise par le Nil, a indiqué un syndicat de médecins prodémocratie, ajoutant que deux autres blessés étaient dans un état critique.

Le Comité des médecins accuse “les forces janjawid et le Conseil militaire putschiste” d’être derrière cette mort. La milice des Janjawid, accusée par de nombreuses ONG d’épuration ethnique et de viols collectifs au Darfour, a été intégrée dans les rangs des Forces de soutien rapide (RSF), une force paramilitaire dirigée par Mohamed Hamdan Daglo dit “Hemedti”, numéro deux du général Abdel Fattah al-Burhane, qui a dissous lundi toutes les institutions au Soudan.

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Jeudi, le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé ses “graves préoccupations” à l’égard de la prise de pouvoir de l’armée au Soudan lundi, exhortant la junte à rétablir le gouvernement civil chargé de superviser la transition politique.

Dans un communiqué, approuvé par consensus par l’ensemble de ses 15 membres, le Conseil a demandé à toutes les parties de faire preuve de la plus grande retenue et de nouer un dialogue sans conditions préalables.

Il a aussi appelé à la libération de toutes les personnes détenues par les autorités militaires.

Balles en caoutchouc et grenades lacrymogènes

Dès l’annonce du coup d’État, les manifestants se sont attelés à monter des barricades, entassant branchages, pneus brûlés et pierres en travers des avenues de Khartoum.

Ils défendaient jeudi encore leurs barrages de fortune pour paralyser le pays avec une campagne de “désobéissance civile” décrétée par la quasi-totalité des partis d’opposition, syndicats et autres associations.

De fait, seules quelques boulangeries sont ouvertes, où se pressent des familles. Comme les quatre derniers jours, les rideaux de fer des magasins, banques et restaurants sont restés baissés.

Jeudi soir, des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes ont été tirées sur des manifestants dans le très turbulent quartier de Bourri, dans l’est de la capitale, ainsi qu’à Khartoum-Nord, banlieue séparée de Khartoum par le Nil, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Rendez-vous samedi

“Les forces de sécurité tentent de démanteler toutes les barricades”, explique à l’AFP Hatem Ahmed, un manifestant. “Mais on les réinstalle dès qu’elles partent. On ne partira que quand un gouvernement civil sera institué.”

Car, renchérit un autre protestataire, “on soutient totalement la grève générale”.

“On ne veut pas du pouvoir militaire, on veut une vie démocratique libre”, martèle-t-il encore.

Sur les réseaux sociaux, accessibles en de rares endroits dans un pays où les autorités ont coupé l’Internet, les appels à la mobilisation massive samedi se multiplient.

Les militants veulent “un million de manifestants” pour réclamer que le général Burhane, commandant militaire durant les trois décennies de pouvoir sans partage d’Omar el-Béchir, rejoigne ce dernier à la prison de haute sécurité de Kober à Khartoum.

Avec AFP

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