La Moldavie a annoncé, mardi, avoir conclu un accord d’achat de gaz avec la Pologne. C’est la première fois de son histoire que le petit pays européen s’approvisionne auprès d’un autre fournisseur que le Russe Gazprom. Une décision qui intervient alors que le géant russe menaçait de fermer le robinet à gaz à la fin du mois.
Finalement, ce sera la Pologne. La Moldavie, confrontée à des carences de gaz naturel, a signé, mardi 26 octobre, un contrat d’achat avec la compagnie étatique polonaise PGNiG. C’est la première fois que ce petit pays, voisin de l’Ukraine, se tourne vers un autre fournisseur que la Russie, à qui elle reproche d’avoir réduit le débit et augmenté ses prix.
Cette décision était attendue depuis que le gouvernement moldave avait instauré un état d’urgence pour un mois, vendredi 22 octobre, lui permettant de chercher un autre fournisseur de gaz naturel que Gazprom sans avoir à ce soumettre à de longues démarches bureaucratiques.
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La Moldavie était, en effet, pressée. Gazprom menaçait de couper le robinet à gaz au pays à la fin du mois d’octobre, arguant que ce dernier n’honorait pas ses dettes. Dans le contexte de la crise énergétique et de la flambée des prix du gaz, les autorités moldaves craignaient de se retrouver très vite à court d’électricité.
Pressions politiques ?
Les négociations autour du renouvellement du contrat de fourniture de gaz entre Gazprom et la Moldavie étaient, en outre, très tendues. Le gouvernement moldave estimant “injustifié et irréaliste” le prix en forte hausse (+ 40 %) exigé par Gazprom. Une augmentation qui risquait de mettre les fragiles finances de l’un des pays les plus pauvres d’Europe à sec.
Des critiques du Kremlin ont soutenu que Moscou a augmenté ses tarifs pour punir la capitale moldave, Chisinau, après l’élection en 2020 de la présidente pro-européenne Maïa Sandu. “On peut imaginer que Gazprom se montrerait moins inflexible sur les prix avec un gouvernement moldave plus amical envers Moscou”, avait expliqué Adrian Rogstad, spécialiste des relations internationales à l’université de Groningue, contacté par France 24.
Moscou a assuré que les accusations selon lesquelles Gazprom utilisait le gaz comme arme politique n’avaient “pas de sens et étaient du baratin motivé par des considérations politiques”.
Avec AFP