Steve Bannon, l’ancien conseiller de Donald Trump soupçonné d’avoir joué un rôle dans l’assaut du Capitole, est renvoyé devant les procureurs fédéraux qui devront décider ou non de son inculpation après que les élus américains se sont prononcés, jeudi, en faveur de poursuites judiciaires.
Steve Bannon bientôt accusé d’avoir entravé le travail du Congrès ? Les élus américains se sont prononcés, jeudi 21 octobre, en faveur de l’engagement de poursuites pour entrave au travail du Congrès contre ce proche allié de l’ex-président Donald Trump, qui refuse de participer aux investigations sur l’assaut contre le Capitole.
L’ancien conseiller de 67 ans avait été l’un des artisans de la campagne présidentielle victorieuse de Donald Trump en 2016. Il n’exerçait aucune fonction officielle le 6 janvier, jour de l’assaut du Capitole, mais semble avoir parlé de la manifestation avec le président au cours des jours précédents, selon la commission spéciale de la Chambre des représentants, qui enquête sur le rôle de l’ancien président républicain dans l’attaque de ses partisans contre le siège du Congrès. Malgré sa convocation, Steve Bannon ne s’est pas présenté devant les élus la semaine dernière.
L’inculpation en question
“Nous ne permettrons pas que quiconque fasse dérailler notre travail car celui-ci est trop important : faire en sorte que le futur de la démocratie américaine soit robuste et sûr”, a déclaré le président de la commission d’enquête, l’élu démocrate Bennie Thompson.
Par ce vote de la Chambre des représentants, Steve Bannon est désormais renvoyé devant des procureurs fédéraux qui devront décider ou non de l’inculper. Mais même le cas échéant, la bataille judiciaire pourrait prendre des mois ou des années, ce qui risquerait de saper l’enquête.
Le témoignage de Steve Bannon est vu comme essentiel car il est censé permettre de comprendre ce que faisait Donald Trump avant et pendant l’assaut.
“Selon des informations publiées, Steve Bannon avait une connaissance précise des événements du 6 janvier avant qu’ils ne se produisent, a joué de plusieurs façons un rôle relatif à l’attaque et était très franc à ce sujet”, a déclaré la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Confidentialité
Steve Bannon a, quant à lui, déclaré que les avocats de Donald Trump lui avaient conseillé de ne pas se présenter devant la commission en invoquant le droit des présidents à garder certains documents et discussions confidentiels. Mais selon la commission, cette protection ne s’applique pas car Trump n’est plus président et n’a jamais officiellement fait valoir ce privilège de l’exécutif.
Les 220 élus démocrates de la Chambre ont soutenu, jeudi, la résolution visant à confier aux procureurs le soin d’inculper Steve Bannon.
Le dirigeant des républicains à la Chambre, Kevin McCarthy, qui avait initialement appelé à une enquête mais a passé les mois suivants à essayer de la contrecarrer, avait exhorté ses troupes à voter non.
Finalement, neuf républicains ont voté “oui”, dont Liz Cheney, vice-présidente de la Commission d’enquête et l’une des seules voix dissidentes au sein de son parti contre Donald Trump.
L’autre membre républicain de la commission Adam Kinzinger, qui a aussi voté en faveur des poursuites, a lancé que “personne n’est au-dessus de la loi”.
Avec AFP