Des milliers de Salvadoriens ont à nouveau manifesté dimanche pour protester contre la politique du président Nayib Bukele, qui a fait du bitcoin la deuxième monnaie officielle du Salvador début septembre.
La pilule du bitcoin ne passe toujours pas au Salvador. Plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche 17 octobre dans les rues de la capitale, San Salvador, pour protester contre la politique du président Nayib Bukele, notamment sa décision de faire du bitcoin la deuxième monnaie officielle du pays.
“Bitcoin, l’arnaque”, “Non à la dictature”, “La démocratie ne se négocie pas, elle se défend”, “À bas l’autoritarisme”, a-t-on pu lire sur les pancartes brandies par les protestataires, qui défilaient à l’appel de plusieurs partis politiques de gauche comme de droite et d’organisations en tout genre.
“Les gens commencent à être fatigués de ce gouvernement autoritaire, antidémocratique. Il nous mène droit vers le gouffre avec ses mauvaises idées qui nuisent à l’économie, comme ce bitcoin”, a déclaré à l’AFP Ricardo Navarro, chef de l’organisation écologiste Cesta, au rang des organisateurs de la manifestation.
Le Salvador est devenu le 7 septembre le premier pays à donner cours légal au bitcoin, au même titre que le dollar américain, devenu la monnaie officielle du pays il y a deux décennies.
Scepticisme des institutions internationales
Le gouvernement a justifié cette mesure par la possibilité de réduire les frais de transfert sur les sommes envoyées au pays par les trois millions de Salvadoriens vivant à l’étranger, dont 2,5 millions aux États-Unis, et qui représentent 22 % du produit intérieur brut du pays.
Mais le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement ont exprimé leur scepticisme et mis en garde le Salvador sur les risques de l’opération.
Nayib Bukele, 40 ans, au pouvoir depuis 2019, bénéficie d’une très forte popularité après avoir bousculé les partis traditionnels qui dominaient la politique salvadorienne depuis 30 ans. Mais ses penchants autoritaires lui valent des critiques véhémentes de ses opposants et de la communauté internationale.
Avec AFP