Le photojournaliste et reporter de guerre iranien, Manoocher Deghati, est le président du jury de la 28e édition du Prix Bayeux. À cette occasion, une exposition intitulée “Eyewitnessed” rend hommage à ses quarante-cinq ans de carrière autour du monde.
Vingt-cinq photos signées Manoocher Deghati et quarante-cinq ans d’images, majoritairement des portraits de femmes et d’enfants, affichées dans les rues de Bayeux, en Normandie. Du 4 au 31 octobre, une exposition intitulée “Eyewitnessed” rend hommage à la carrière du photojournaliste iranien, président du jury de la 28e édition du prix Bayeux Calvados-Normandie.
“Mon but n’était pas de photographier ceux qui font la guerre, c’était de photographier les gens qui payent la guerre avec leur vie. Et ce sont surtout les enfants et les femmes qui paient le plus cher dans la guerre”, témoigne Manoocher Deghati, sur France 24.
Parmi les clichés les plus marquants, une photo prise en 1982 dans la prison d’Évin, en Iran. Toutes les femmes qui y figurent ont été exécutées.
“Sous le régime islamiste d’Iran, avec les lois chiites, il était interdit d’exécuter des filles ou femmes vierges. Donc la veille – cela nous paraît inimaginable – des personnes allaient les épouser pour qu’elles ne soient plus vierges et pour pouvoir les exécuter”, raconte le photographe.
“On ne peut pas vivre sans les journalistes”
Témoin de l’Histoire, Manoocher Deghati n’a jamais renoncé à exercer son métier, malgré les risques. “La société a besoin de ça. On ne peut pas vivre sans les journalistes qui nous amènent la vérité, l’histoire vraie qui peut changer l’histoire”, explique-t-il.
“Mon but est d’informer le public, mais surtout les jeunes générations. Ce sont eux qui font le futur”, insiste-t-il, avant de conclure : “C’est important d’éduquer, de parler de ce qu’il se passe dans le monde, de ce que ça veut dire être journaliste et comment on traite la vérité.”