Le Sénat a publié un rapport intitulé “Influences étatiques extra-européennes dans le monde universitaire et académique français et leurs incidences”. Dans ce document, il pointe les pays les plus actifs, à savoir la Turquie, la Russie, certains pays du Golfe persique et surtout la Chine, et tape du poing sur la table. Pour en parler, Ali Laidi reçoit le sénateur de la majorité André Gattolin qui a rédigé ce rapport.
André Gattolin, sénateur des Hauts-de-Seine, revient sur les différentes formes que peuvent prendre ces ingérences étrangères dans les universités françaises. Du choix des sujets traités à la “captation”, c’est-à-dire “l’accaparement de données scientifiques qui peuvent avoir une importance stratégique, par le financement de laboratoires de recherches, voire de certains chercheurs”.
La Chine est, de loin, le pays le plus actif et elle commet toutes les gammes d’ingérences, y compris la captation. Si la Russie est beaucoup moins active que ce que pensaient les rapporteurs avant de commencer leur enquête, la Turquie s’illustre avec une stratégie visant à protéger l’image du régime, en finançant notamment des travaux mettant en cause l’ampleur du génocide des Arméniens.
Le sénateur regrette que l’arsenal juridique ne soit pas adapté à cette problématique : il propose soit des sanctions totalement anodines, soit des condamnations pour trahison.
Pour remédier à cette situation, André Gattolin suggère que les partenariats entre universités soient beaucoup plus contrôlées, avec une instruction de trois mois impliquant éventuellement d’autres ministères, comme celui de l’Économie ou des Armées.