La 20e édition de Nuit Blanche, organisée samedi à Paris et dans 13 villes de sa métropole, se veut un rendez-vous éphémère mêlant art et sport dans la perspective des JO 2024, organisés dans la capitale française. Au total, quelque 200 événements sont programmés à cette occasion.
Danser devant l’Hôtel de Ville ou en marchant sous la pluie, en maillot dans la piscine ou en roller : la 20e édition de Nuit Blanche, samedi 2 octobre, à Paris et dans 13 villes de sa métropole, se veut une joyeuse rencontre entre art et sport dans la perspective des JO 2024.
Moyennant passe sanitaire et jauge pour les sites intérieurs, cette édition anniversaire de l’événement artistique gratuit se veut celle des “retrouvailles” – l’édition 2020 s’était tenue avec des conditions sanitaires renforcées – même si la météo, entre pluie et vent, s’annonce redoutable.
Cela n’empêchera pas deux voltigeuses de léviter autour d’un réverbère du parvis de la Bibliothèque nationale de France (BNF) François Mitterrand, surplombant la Seine.
“Le lampadaire devient glissant, il faut adapter la prise d’appuis”, explique Ella Cocset, tout juste redescendue de son mât. “On va faire des versions plus courtes”, ajoute Francisca Alvarez, son acolyte de la compagnie Retouramont, créée par Fabrice Guillot. Deux autres “danseurs verticaux” animent un drôle d’agrès, baptisé Vaisseau spécial, qui réagit à chacun de leur déplacement.
En contrebas sur l’escalier, un terrain de tennis en terre battue semble avoir dégringolé du parvis pour mieux embrasser le relief des marches. L’œuvre du plasticien Laurent Perbos, en réalité un papier vinyle autocollant, symbolise la convergence entre culture et sport voulue pour le lancement de “l’Olympiade culturelle” jusqu’aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Promenons-nous dans les bois
Invités à “mettre les corps en mouvement”, les deux directeurs artistiques, Sandrina Martins et Mourad Merzouki, ont donc fait du chemin de grande randonnée qui ceinture la capitale, le GR75, créé en vue de la candidature de Paris pour obtenir ces JO, la colonne vertébrale de leur programmation avec trois parcours nord, ouest et est.
L’occasion de sortir de l’oubli des infrastructures sportives qui avaient accueilli les précédents Jeux de la capitale, en 1900 et 1924. Parmi eux, le centre sportif Léo-Lagrange sera investi par 35 danseurs amateurs dont les 20 minutes de respiration, confinant à l’orgasme, semblent commandées par les mains d’une harpiste.
Pendant que 200 marcheurs partent à l’assaut des 50 km du GR, 80 autres courageux rallieront le bois de Vincennes à Bercy en alternant marche, jeux et “rites” au cours d’une “trek danse” qui s’annonce extatique.
Installé au cœur du bois, le “Gyrotope” de Pablo Valbuena est lui hypnotique. “C’est aussi une question de mouvement, par l’articulation entre le son et la lumière”, souligne Sandrina Martins.
Juste à côté, dans l’antique vélodrome Jacques-Anquetil, l’auteur et metteur en scène Mohamed El Khatib met à l’honneur les plus nobles habitués du lieu, des vétérans cyclistes qui entraînent le public dans leur tour de piste et leur passion de la petite reine.
Le souvenir de L’Échappatoire
Sur le parcours nord, la DJ Barbara Butch transformera en discothèque un autre site olympique de 1924, la piscine Georges-Vallerey, où parmi les 1 000 entrants acceptés, une centaine sera autorisée à se trémousser dans le bassin.
Terre des grands événements sportifs parisiens, le XVIe arrondissement n’est pas oublié, avec une soirée dansante en rollers dans un repaire de pelote basque et, au stade Jean-Bouin, une expo photo dédiée à quatre champions français. Résonneront également des hymnes nationaux revisités par l’Orchestre de spectacle de Montreuil, qui réunit professionnels et amateurs.
Dans le centre de la capitale, où un quatrième parcours permet de dire au revoir à l’Arc de triomphe empaqueté et de découvrir l’exposition Les Envoûtés au musée d’Art moderne, Mourad Merzouki lancera les festivités, de l’Hôtel de Ville, par une “balade chorégraphique” mêlant hip-hop et danse classique.
Le chorégraphe proposera aussi une “danse connectée” accessible à tout le public présent sur place ou dans plusieurs villes de la Métropole du Grand Paris, partenaire de la Ville pour l’événement.
En Seine-Saint-Denis, le souvenir de L’Échappatoire, mythique discothèque de Clichy-sous-Bois, sera ainsi ressuscité dans un gymnase investi par les DJ, acrobates ou valseurs. De quoi faire sécher rapidement corps et vêtements.
Avec AFP