Le missile tiré mardi par la Corée du Nord était un missile hypersonique nouvellement développé, a rapporté mercredi l’agence de presse officielle KCNA. Ce nouveau système d’armement renforce les capacités de défense de Pyongyang.
Le leader nord-coréen Kim Jong-un s’était engagé à renforcer l’arsenal nucléaire de la Corée du Nord, en janvier. Il a testé avec succès, mardi, un missile planeur hypersonique, appelé Hwasong-8, a annoncé mercredi 29 septembre l’agence officielle KCNA, qui a présenté cet essai comme une avancée technologique majeure.
La réussite de cet essai revêt “une grande importance stratégique” au moment où Pyongyang cherche à “multiplier par mille” ses capacités de défense, a affirmé KCNA qui a indiqué par ailleurs que le numéro un nord-coréen Kim Jong-un n’avait pas assisté au lancement.
Les missiles hypersoniques sont beaucoup plus rapides que les missiles balistiques ou de croisière classiques. Ils sont aussi beaucoup plus difficiles à détecter et à intercepter par les systèmes de défense antimissile, pour lesquels les États-Unis dépensent des milliards de dollars.
Une des cinq tâches “prioritaires” du plan pour les armes stratégiques
L’essai, réalisé depuis la province de Jagang, dans le nord du pays, a “confirmé le contrôle de la navigation et la stabilité du missile” de même que “la manoeuvrabilité de son système de guidage et les caractéristiques de vol plané de l’ogive hypersonique détachée”, a encore affirmé KCNA.
“Les résultats des tests ont prouvé que toutes les spécifications techniques étaient conformes aux exigences de conception”, ajoute le communiqué.
Le développement du missile hypersonique est l’une des cinq tâches “prioritaires” du plan quinquennal pour les armes stratégiques, selon KCNA.
C’est une nouvelle preuve que les deux Corées renforcent leurs capacités militaires dans ce qui pourrait devenir une course aux armements sur la péninsule divisée. De son côté, Séoul consacre des milliards de dollars au développement militaire et a réussi ce mois-ci le premier tir d’essai d’un missile balistique lancé par sous-marin (SLBM), ce qui en fait l’une des rares nations à disposer de cette technologie avancée.
Une “analyse exhaustive” de l’événement par Séoul
L’armée sud-coréenne avait annoncé, mardi matin, le lancement d’un projectile par le Nord peu après l’avoir détecté. Mais contrairement à son habitude, elle n’a pas dévoilé officiellement l’altitude maximale atteinte par le missile ni la distance parcourue, des informations que Séoul rend généralement publiques dans l’heure.
Selon des médias sud-coréens, le projectile avait “des caractéristiques de vol différentes” des précédents. Le président sud-coréen Moon Jae-in a demandé une “analyse exhaustive” de l’événement.
Pyongyang avait déjà procédé à plusieurs autres tirs de missiles ce mois-ci, l’un impliquant des missiles de croisière à longue portée et un autre, selon l’armée sud-coréenne, des missiles balistiques à courte portée.
La Corée du Nord fait l’objet de multiples sanctions internationales en raison de ses programmes d’armement nucléaire et de missiles balistiques interdits.
Avec AFP et Reuters