Le Teknofest s’est tenu cette semaine à Istanbul. Lors de ce salon aéronautique que la Turquie présente comme le plus grand du monde, l’industrie militaire turque a exposé sa fierté : les drones des frères Bayraktar.
C’est une journée idéale pour les sorties scolaires : drapeaux et nationalisme sont de sortie, même chez les plus jeunes. “Notre pays est le plus puissant, j’espère que tout le monde a peur de nous”, explique ce jeune garçon turc présent au Teknofest. “Nous avons de très bons avions et des très bons drones, c’est une technologie très avancée.”
Au salon aéronautique, qui s’est tenu cette semaine à Istanbul, l’entrée et les transports sont gratuits. Près de deux millions de personnes se sont rendues à cet événement lors de la dernière édition, en 2019.
Les organisateurs insistent sur le fait qu’il s’agit d’une foire de technologie civile, mais ce sont bien les avions militaires, et surtout les drones des frères Bayraktar, qui sont le clou du spectacle. Avec ses succès en Libye et en Azerbaïdjan, le drone TB2 est devenu l’étendard de l’industrie de la défense turque.
Et aujourd’hui, les armées nationales reçoivent le dernier-né des ateliers Baykar, le drone Akinci, un bi-moteur de 20 mètres d’envergure et 6 tonnes au décollage, une fierté nationale qui a fait des frères Bayraktar des idoles en Turquie.
Ce qui frappe les observateurs internationaux, c’est la rapidité avec laquelle l’entreprise familiale fournit ses appareils. Le Akinci était encore à l’état de prototype il y a seulement deux ans.
“Il y a vingt ans, la Turquie a pris la décision de soutenir ses entreprises afin de produire ses propres drones, donc soutien aux entreprises et aux start-up locales”, explique le PDG de Baykar. L’entreprise comptait juste sept collaborateurs au début des années 2000, contre 1 500 techniciens et ingénieurs aujourd’hui.
Miser sur des acteurs locaux privés plus petits mais plus agiles, viser une totale indépendance en termes d’équipement militaire : tel est le vœu de la Turquie, qui compte décliner le modèle à d’autres secteurs comme l’énergie ou la santé, de quoi continuer à exalter le sentiment national.