Le chef de la junte militaire au pouvoir au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a “désigné” vendredi 93 membres d’un parlement temporaire, le Conseil national de transition (CNT), cinq mois après s’être proclamé président à la mort de son père. Cet organe “va faire office d’Assemblée nationale de transition” dans l’attente d’élections, précise un dossier distribué à la presse vendredi.
Le chef de la junte au pouvoir au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a “désigné” par décret, vendredi 24 septembre, les membres qui vont composer le parlement temporaire, cinq mois après s’être proclamé président à la mort de son père Idriss Déby Itno.
“Les personnalités dont les noms suivent sont désignées membres du Conseil national de transition (CNT)”, lit-on dans un décret signé par le général Mahamat Idriss Déby Itno. Quand ce dernier s’est proclamé chef de l’État à la tête d’un Conseil Militaire de Transition (CMT) le 20 avril dernier, il avait promis de nommer rapidement ce CNT.
Cet organe “va faire office d’Assemblée nationale de transition” dans l’attente d’élections, précise un dossier distribué à la presse vendredi.
Des quotas fixés d’avance
Les 93 noms suivent des quotas fixés d’avance, notamment au moins 30 % de députés de l’Assemblée nationale sortante, dissoute lors de la prise du pouvoir de la junte, 30 % de femmes et 30 % de jeunes.
Quand Mahamat Déby, 37 ans, s’est proclamé chef de l’État à la tête d’un CMT, il avait promis des “élections libres et transparentes” avant 18 mois et de nommer rapidement ce CNT, mais ce parlement de transition s’est longtemps fait attendre.
Des membres de l’ancienne opposition au défunt président Déby en font partie mais aucun de la plateforme Wakit Tamma, des partis et organisations de la société civile qui dénoncent le coup de force du fils Déby.
La junte, le CMT, dirigée par Mahamat Déby et composée de 14 autres généraux, détient l’essentiel du pouvoir exécutif mais a nommé, le 11 mai, sous d’intenses pressions internationales, un gouvernement confié à un Premier ministre civil, Albert Pahimi Padacké, le dernier à occuper déjà cette fonction sous feu Idriss Déby.
Le maréchal Déby avait dirigé le Tchad d’une main de fer 30 années durant avant d’être tué le 19 avril en menant une offensive contre une colonne de rebelles dans le nord.
Avec AFP