Une éruption près de la capitale Reykjavik dure depuis près de six mois. Du jamais-vu depuis un demi-siècle dans le petit pays nordique pourtant habitué à une intense activité volcanique.
C’est l’une des attractions touristiques du moment en Islande. L’éruption volcanique en cours près de Reykjavik, qui va passer le cap des six mois dimanche, est désormais la plus longue dans le pays nordique depuis plus de 50 ans.
Entamée le 19 mars au soir, à proximité du mont Fagradalsfjall, situé sur la péninsule de Reykjanes au sud-ouest de la capitale islandaise, l’éruption a déjà attiré 300 000 curieux et les visiteurs se pressent toujours pour l’admirer.
Avec son débit lent et continu, ses jaillissements à la façon d’un geyser ou ses spectaculaires débordements du cratère, l’éruption a été baptisée officiellement “Fagradalshraun” (“belle vallée de lave” en islandais).
Sixième éruption en Islande depuis vingt ans, elle a dépassé cette semaine en durée l’éruption du champ de lave du Holuhraun, dans le centre-est de l’Islande, qui avait duré de fin août 2014 à fin février 2015.
“Six mois, c’est une éruption raisonnablement longue”, a dit à l’AFP le vulcanologue Thorvaldur Thordarson.
143 millions de mètres cube de lave
Il faut désormais remonter à l’éruption qui avait vu émerger l’île volcanique Surtsey (1963-1967), dans l’archipel des îles Vestmann, pour retrouver un épisode volcanique plus long.
L’éruption près du mont Fagradalsfjall a produit en six mois près de 143 millions de mètres cubes de lave. Après quasiment neuf jours de pause, la lave a refait surface début septembre.
Le volume reste toutefois relativement faible puisque c’est onze fois moins que la précédente éruption en 2014-2015 à Holuhraun, qui avait provoqué la plus grande coulée de lave basaltique dans le pays depuis plus de 230 ans.
L’éruption actuelle se distingue “dans le sens où elle maintient un écoulement relativement stable, mais elle a été assez vigoureuse”, note Halldór Geirsson, géophysicien à l’Institut des sciences de la Terre. Généralement, les éruptions islandaises commencent très fort, puis perdent en puissance.
Accompagné d’un puissant panache de fumée lié au dégazage, le fluide incandescent rouge orangé jaillit ponctuellement du cratère.
Mais la lave s’est également récemment accumulée en profondeur, à travers des tunnels internes sous les couches visibles déjà solidifiées, formant une poche qui finit par céder sous la pression. Elle déferle alors telle une vague se brisant sur le sable, sous l’œil conquis des visiteurs.
Selon les chiffres de l’Office du tourisme islandais, près de 300 000 personnes ont déjà arpenté les flancs cabossés et pentus des petits monts surplombant les vallées de Geldingadalir, Meradalir et Nátthagi, où la lave s’est déversée.
Avec AFP