Le Programme alimentaire mondial (PAM) a affirmé vendredi que plusieurs centaines de camions affrétés pour acheminer de l’aide au Tigré n’en étaient jamais revenus.
Des centaines de camions ayant transporté de l’aide humanitaire “ne sont pas revenus” de la région éthiopienne du Tigré, en proie à la guerre depuis novembre 2020, ce qui empêche de répondre aux besoins urgents de la population, a déclaré, vendredi 17 septembre, le Programme alimentaire mondial (PAM).
Depuis le 12 juillet, 445 camions affrétés par le PAM pour acheminer de l’aide sont entrés au Tigré, mais seuls 38 en sont revenus, a déclaré la porte-parole de l’agence onusienne, Gemma Snowdon, dans un communiqué.
“Pour le moment, c’est le principal obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire vers le Tigré. Nous ne sommes pas en mesure de constituer des convois de taille significative en raison du manque de camions”, a déclaré Gemma Snowdon.
Le PAM n’a aucune information sur l’endroit où se trouvent les camions, ni à quoi ils servent, a-t-elle ajouté.
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“Notre principal besoin est que ces camions soient à nouveau disponibles afin que les livraisons humanitaires dans la région puissent se dérouler à l’échelle requise pour une réponse efficace”, a-t-elle déclaré.
Le Tigré est plongé dans la guerre depuis près d’un an, lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed y a envoyé l’armée pour destituer les autorités régionales issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qu’il accuse d’avoir orchestré des attaques contre des camps militaires fédéraux.
Le prix Nobel de la paix 2019 a déclaré la victoire fin novembre, mais le conflit s’est ensuite enlisé et les forces pro-TPLF ont repris fin juin le contrôle de l’essentiel de la région.
Un “blocus de facto”
Abiy Ahmed a alors déclaré un cessez-le-feu humanitaire et l’armée éthiopienne s’est en grande partie retirée du Tigré. Mais la région, où 400 000 personnes vivent dans des conditions proches de la famine, se trouve toujours sous un “blocus de facto” qui fait courir le risque d’une “catastrophe imminente”, estime l’ONU.
Autorités éthiopiennes et rebelles tigréens s’accusent mutuellement d’entraver l’accès des convois humanitaires.
Un compte Twitter gouvernemental a évoqué jeudi “des soupçons selon lesquels le TPLF s’empare de camions pour sa propre logistique”.
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Mais le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a quant lui évoqué les obstacles rencontrés par les chauffeurs de camions lors de leur entrée au Tigré en provenance de la région voisine de l’Afar, affirmant que ces obstacles n’avaient “rien à voir” avec les responsables tigréens.
“Les chauffeurs de camions affrétés par l’ONU se plaignent de la disponibilité du carburant, des problèmes [de sécurité], du harcèlement aux postes de contrôles, d’être bloqués en Afar durant des mois, etc.”, a-t-il déclaré sur Twitter.
Un responsable humanitaire au Tigré, sous couvert d’anonymat, a déclaré à l’AFP, que de nombreux chauffeurs étaient des Tigréens et avaient été victimes de harcèlement à motivation ethnique aux check-points en direction du Tigré.
Avec AFP