La Mostra de Venise a décerné samedi son “Lion d’or” au film de la Française Audrey Diwan, “L’Événement”. Il est adapté du roman éponyme d’Annie Ernaux, dans lequel la romancière raconte ses souvenirs d’une interruption volontaire de grossesse (IVG) en 1963, alors illégale en France.
Deux mois après le couronnement à Cannes du film français “Titane”, “L’Événement” de la réalisatrice française Audrey Diwan a reçu, samedi 11 septembre, le “Lion d’or” à la Mostra de Venise. Ce film cru, intimiste et féministe raconte le parcours d’une jeune femme qui avorte clandestinement.
“Malheureusement quand vous travaillez sur l’avortement vous êtes toujours dans l’actualité”, a déclaré en recevant son prix Audrey Diwan, qui succède à la Sino-Américaine Chloé Zhao, sacrée l’an dernier pour “Nomadland”.
“J’ai fait ce film avec colère et désir, je l’ai fait avec mon ventre, avec mes tripes avec mon coeur”, a-t-elle ajouté. “Je voulais que ce soit une expérience”, un “voyage dans la peau de cette jeune femme”. Cette récompense lui a été décernée à l’unanimité par le jury présidé par le réalisateur sud-coréen Bong Joon-Ho (“Parasite”).
Le film, adapté du récit autobiographique éponyme de la romancière Annie Ernaux, se déroule dans la France des années 1960, avant la légalisation de l’avortement. Il montre le parcours d’une jeune étudiante qui tombe enceinte, interprétée par la Franco-Roumaine Anamaria Vartolomei, une découverte.
Scénariste de “Bac Nord” et de “La French”
“L’événement” est le deuxième film d’Audrey Diwan, qui avait filmé un jeune couple en proie à des problèmes de toxicomanie dans “Mais vous êtes fous” (2019). Journaliste et romancière qui a écrit pour la télévision, elle a co-signé le scénario de plusieurs films français dont “Bac Nord”, un film sur les violences policières actuellement sur les écrans français ou “La French” de Cédric Jimenez, puis est passée à la réalisation.
Parmi les autres films récompensés lors de cette 78e Mostra de Venise, le Grand prix a été remis à l’Italien Paolo Sorrentino pour un film sur son enfance à Naples à l’époque du footballeur Diego Maradona, “La Main de Dieu”.
Ce film est produit et distribué par Netflix, et ne devrait donc pas sortir en salles en France, à l’instar du prix de la meilleure réalisation, décerné au “Pouvoir du Chien” de la Néo-Zélandaise Jane Campion.
Côté interprètes, la star espagnole Penélope Cruz a été récompensée pour son rôle dans “Madres Paralelas” de Pedro Almodovar et le Philippin John Arcilla pour son rôle de journaliste en quête de vérité dans “On the Job 2: The Missing 8”.
Avec AFP et Reuters