Alors que le Texas interdit depuis mercredi la quasi totalité des avortements, nombreuses sont les stars américaines qui protestent sur les réseaux sociaux pour dénoncer la nouvelle loi texane, qui interdit la majorité des interruptions de grossesse, même en cas d’inceste ou de viol.
“Solidarité”, “Pas d’interdictions pour nos corps” : de nombreuses stars de la musique ou de Hollywood ont fait entendre leur voix sur les réseaux sociaux pour dénoncer une loi entrée en vigueur dans l’État du Texas aux États-Unis, qui interdit la majorité des avortements, même en cas d’inceste ou de viol.
“Nous devrions tous être en mesure de prendre nos propres décisions en ce qui concerne notre santé et notre avenir”, déclare ainsi sur son compte Instagram la chanteuse Cindy Lauper.
“Avec l’interdiction extrême de l’avortement au Texas et le nombre record d’États adoptant des restrictions sur l’avortement cette année, nous devons nous battre pour la liberté de tous en matière de reproduction”, poursuit l’interprète de “Girls Just Want to Have Fun”, reprenant à son compte, tout comme sa camarade P!nk ou les actrices Kerry Washington et Eva Longoria, un message du Planning familial déclarant : “Je suis solidaire avec les texan.e.s et des gens du monde entier qui recherchent la liberté de procréer.”
La nouvelle loi texane interdit l’interruption de grossesse une fois que les battements de cœur de l’embryon sont détectés, soit à environ six semaines, quand la plupart des femmes ignorent être enceintes. Une seule exemption est prévue : en cas d’urgence médicale, mais pas en cas d’inceste ou de viol.
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La comédienne et productrice Reese Witherspoon a également réagi pour exprimer sa solidarité avec les femmes du Texas, comme l’humoriste Amy Schumer, la chanteuse Dua Lipa ou encore la top model Bella Hadid.
Comme le souligne l’actrice Alyssa Milano sur son compte Instagram, plus d’une centaine de stars ont pris position contre la loi texane.
“La charia des hommes blancs”
La chanteuse Lizzo a quant à elle réalisé une courte vidéo où elle fustige une intrusion de la religion dans la loi, appelant au respect de “la séparation de l’Église et de l’État”. “Les gens qui font les lois ne doivent pas foutre leur nez dans ce qui concerne le corps des autres”, s’emporte l’artiste, visiblement en proie à une grande émotion, estimant que les dirigeants feraient mieux de se concentrer sur les réponses à apporter à la pandémie de Covid-19.
La championne de tennis Martina Navratilova (18 victoires en grand chelem) a critiqué vertement la loi texane, épinglant ceux qui l’ont votée sur Twitter, photo à l’appui : “Tous des vieux hommes blancs. Qui disent aux jeunes femmes de toutes les couleurs ce qu’elles peuvent faire ou non avec leur corps. La charia des hommes blancs est là”.
All old white men. Telling young women of all colors what they can and cannot do with their bodies.
The white men’s sharia law is here https://t.co/yk8qqC38Ja— Martina Navratilova (@Martina) September 1, 2021
“Une attaque des droits constitutionnels des femmes”
Avant le Texas, douze États ont adopté des lois dites “du battement de cœur”, mais toutes ont été invalidées en justice, parce qu’elles violent la jurisprudence socle du droit à l’avortement aux États-Unis qui a garanti le droit à avorter, tant que le fœtus n’est pas viable, soit vers 22 semaines de grossesse.
L’État du Sud a formulé sa loi différemment : il ne revient pas aux autorités de faire respecter la mesure mais “exclusivement” aux citoyens, encouragés à porter plainte contre les organisations ou les personnes qui aideraient les femmes à avorter. L’État du Texas se soustrait ainsi à sa responsabilité constitutionnelle et rend plus difficile les procédures pour bloquer la loi par les tribunaux fédéraux ou la Cour suprême des États-Unis.
La plus haute juridiction du pays, profondément remaniée par Donald Trump, a porté jeudi le coup le plus sévère au droit à l’avortement en près d’un demi-siècle, en refusant de bloquer la loi anti-avortement du Texas.
Le président Joe Biden a fustigé jeudi le refus de la Cour suprême des États-Unis de bloquer la loi, “une attaque sans précédent pour les droits constitutionnels des femmes” et a promis une réponse du gouvernement “pour garantir que les Texans aient accès à des avortements sûrs et légaux”.
The Supreme Court’s overnight ruling is an unprecedented assault on constitutional rights and requires an immediate response.
We will launch a whole-of-government effort to respond, looking at what steps we can take to ensure that Texans have access to safe and legal abortions.
— Joe Biden (@JoeBiden) September 2, 2021
La Chambre des représentants, à majorité démocrate, compte débattre et voter sur un projet de loi fédéral visant à empêcher les États américains d’adopter des dispositions drastiques limitant le droit des femmes à l’avortement, comme celle du Texas, a déclaré jeudi sa présidente Nancy Pelosi.
Avec AFP et Reuters