Acteur-clé dans les négociations avec les Taliban, le Qatar s’est dit confiant jeudi quant à la possibilité de rouvrir “dès que possible” l’aéroport de Kaboul, totalement déserté depuis le départ des derniers soldats américains et l’abandon des liaisons commerciales. Le pays du Golfe, qui joue actuellement un rôle de médiateur dans cette crise afghane, entretient des liens étroits avec le mouvement islamiste.
Le Qatar travaille avec les Taliban pour la réouverture de l’aéroport de Kaboul “dès que possible”, a indiqué jeudi 2 septembre le ministre des Affaires étrangères qatari. Il a toutefois précisé qu'”aucun accord” n’avait encore été conclu sur cette question.
“Nous sommes toujours au stade de l’évaluation. Il n’y a pas d’indication claire sur la date à laquelle il sera pleinement opérationnel mais nous travaillons dur”, a dit Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, lors d’une conférence de presse à Doha avec son homologue britannique Dominic Raab.
“Il est très important que les Taliban démontrent leur engagement de fournir un passage sûr [pour sortir du pays] et la liberté de mouvement pour le peuple afghan” a-t-il poursuivi, précisant que les discussions incluaient aussi la Turquie, “si elle peut fournir une assistance technique à ce stade”. “Nous espérons avoir de bonnes nouvelles dans les prochains jours”, a encore dit le ministre.
Le Qatar, qui a envoyé mercredi un Boeing C-17A Globemaster à Kaboul, est actuellement au cœur des attentions de la communauté internationale pour sa capacité à communiquer avec les nouveaux maîtres de l’Afghanistan.
Ce riche pays du Golfe avait joué le rôle de médiateur dans le processus de paix entre le gouvernement afghan et les Taliban avant la prise du pouvoir par les islamistes.
Les Taliban ont fêté mardi leur victoire en Afghanistan, au lendemain du départ des derniers soldats américains. Ce retrait a mis fin à vingt ans d’une guerre déclenchée par l’intervention d’une coalition internationale menée par les États-Unis pour chasser ces mêmes Taliban du pouvoir, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001 sur le sol américain.
Le retour des islamistes au pouvoir a obligé les Occidentaux à évacuer dans la précipitation depuis l’aéroport de Kaboul leurs ressortissants et des Afghans susceptibles de subir des représailles de la part des Taliban, notamment pour avoir travaillé pour les forces étrangères.
Avec AFP