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La nageuse Claire Supiot : des Jeux olympiques de Séoul aux paralympiques de Tokyo

À 53 ans, Claire Supiot participe à ses premiers Jeux paralympiques. La nageuse a pourtant une longue carrière sportive derrière elle. Multiple championne de France, elle avait concouru à Séoul en 1988 lors des Jeux olympiques. Diagnostiquée quelques années plus tard de la maladie de Charcot, elle a replongé dans les bassins.

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Claire Supiot est entrée dans l’histoire du sport français. La nageuse de 53 ans est devenue la première Française à avoir participé aux Jeux olympiques puis paralympiques. En 1988, à Séoul, alors âgée de 20 ans, elle avait concouru sur le 200 mètres papillon. Trente-trois ans plus tard, à Tokyo, elle s’est alignée, mercredi 25 août, sur le 400 mètres nage libre (S9) avant de participer mardi au 100 m nage libre, puis mercredi au 200 m 4 nages, avant de terminer par le 100 m papillon jeudi.

“Pas de cerise sur le gâteau, mes jambes étaient en panne !”, a-t-elle écrit sur Twitter alors qu’elle n’a pas réussi à se qualifier pour la finale du 400 m nage libre. Mais sa victoire est bien ailleurs. Neuf fois championne de France et recordwoman de France du 200 m papillon dans les années 1980, Claire Supiot a connu le sommet et le pire. 

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“Il a fallu déjà que j’accepte la maladie”

Après avoir touché son rêve olympique en 1988, elle prend sa retraite sportive à l’âge de 20 ans. Après des années d’entraînement, la jeune femme prend enfin “le temps de s’amuser”, comme elle l’a confié sur le site du département du Maine et Loire, où elle vit et s’entraîne. “J’avais fait un choix entre l’adolescence et le sport, il fallait passer à autre chose.”

L’ancienne vedette des bassins ne s’éloigne pas du monde sportif. Elle passe son son brevet d’État de natation et se met au triathlon. Mais en 2009, comme son oncle et son père, elle est diagnostiquée de la maladie de Charcot Marie-Tooth, une maladie héréditaire qui touche les nerfs et entraîne une faiblesse musculaire. Claire Supiot ne se décourage pas pour autant. “Il a fallu déjà que j’accepte la maladie”, a-t-elle raconté à RMC Sport. “Que je continue à être maman de trois enfants. Mes enfants étaient grands et autonomes, je me suis dit qu’il était temps de penser à moi, j’ai commencé par l’aquagym avec ma voisine. Rapidement, je me suis dit ça n’allait pas suffire.”

Malgré la maladie, elle reprend goût à la natation. Handicapée dans son quotidien, elle se sent libre dans l’eau, comme elle l’a résumé au journal Le Monde : “Je tourne les bras comme tout le monde, j’utilise un peu moins mes jambes mais je fais les quatre nages. Je ne fais plus de ciseau en brasse et, en ­papillon, l’ondulation reste naturelle et jolie, elle est juste moins efficace”.


“Cela peut arriver à n’importe quel âge”

Compétitrice dans l’âme, elle se lance un nouveau défi. Pourquoi ne pas participer aux Jeux paralympiques ? Les résultats sont là, mais en avril dernier, son rêve a failli s’écrouler. Alors qu’elle faisait partie de la catégorie S8, le Comité paralympique l’a placée dans la S9, qui regroupe des concurrentes plus légèrement handicapées. “En S9, certaines concurrentes peuvent être amputées en tibial, mais peuvent avoir tout le reste qui fonctionne à 200 %. Ce n’est pas mon cas”, a-t-elle expliqué sur France Info. “Je suis la seule à arriver sur un plot en fauteuil, et à être assistée pour mon départ”.

Le coup est rude, mais Claire Supiot ne lâche rien. Á quelques semaines des Jeux paralympiques, elle réussi à réaliser les minima dans sa nouvelle catégorie. Même si elle sait que ses chances de médailles sont désormais réduites, son objectif est ailleurs. “Passer d’un milieu valide à un milieu handi est une épreuve en soi”, témoigne la nageuse. “On ne naît pas tous handicapés, cela peut arriver à n’importe quel âge”, résume-t-elle. “Mon parcours aidera peut-être certaines personnes qui sont sur un lit d’hôpital. Ils se diront que Claire Supiot l’a fait à 53 ans”.

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