Une attaque de roquettes a visé l’aéroport de Kaboul, lundi, alors que les États-Unis entament une course contre la montre pour procéder aux dernières évacuations avant le départ de l’armée prévu mardi.
L’aéroport de Kaboul est la cible, lundi 30 août, d’une nouvelle attaque de roquettes, a annoncé la porte-parole à la Maison Blanche, Jen Psaki. À la veille du départ prévu de l’armée américaine en Afghanistan, elle a assuré que les évacuations se poursuivent cependant “sans interruption”.
“Le président a été informé que les opérations continuent sans interruption” et “il a reconfirmé aux commandants l’ordre de redoubler d’efforts afin de faire en priorité tout ce qui est nécessaire pour protéger nos forces sur le terrain”, a-t-elle ajouté.
ll reste 300 Américains au plus à évacuer du pays, avait annoncé dimanche le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Environ 114 400 personnes dont près de 5 500 citoyens américains ont été évacuées d’Afghanistan par un gigantesque pont aérien depuis le 14 août, à la veille de la prise de Kaboul par les Taliban.
La dernière phase des opérations d’évacuations a été alourdie par un attentat, jeudi, aux abords de l’aéroport de la capitale afghane, revendiqué par l’État islamique au Khorasan (EI-K), qui a fait une centaine de morts, dont 13 militaires américains et deux britanniques.
Vers la création d’une zone protégée à Kaboul ?
Que se passera-t-il après la date butoir du mardi 31 août ? Washington réunit lundi en visio-conférence ses “partenaires clés” (France, Canada, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, Turquie, Qatar, Union européenne et Otan), afin de discuter “d’une approche alignée” pour la suite, a avancé le département d’État dimanche dans un communiqué.
Antony Blinken s’exprimera après la réunion pour faire le point sur les actions récentes des États-Unis en Afghanistan.
Lundi également se tiendra à l’ONU une réunion des membres permanents du Conseil de sécurité sur la situation en Afghanistan. La France et le Royaume-Uni vont y plaider en faveur de la création à Kaboul d’une “zone protégée” pour mener des opérations humanitaires, a déclaré le président français, Emmanuel Macron, à l’hebdomadaire Le Journal du Dimanche.
Les pays occidentaux ont mis fin ces derniers jours à leurs évacuations, mais il reste des personnes en Afghanistan qui peuvent encore y prétendre. À ce sujet, une centaine de pays, dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont annoncé dimanche dans un communiqué avoir reçu l’engagement de la part des Taliban qu’ils laisseraient partir tous les étrangers et ressortissants afghans disposant d’un permis de s’installer ailleurs, même après le retrait des troupes américaines prévu mardi.
Alors que le dernier avion de rapatriement est arrivé en France dimanche, Emmanuel Macron, qui avait affirmé samedi que son pays menait “des discussions” avec les Taliban et le Qatar pour poursuivre l’évacuation d’Afghans menacés, a relevé que cela n’impliquait pas une reconnaissance ultérieure de leur gouvernement. “Ceux qui ont le contrôle de Kaboul et du territoire (afghan) sont les Taliban, donc de manière opérationnelle, (…) nous devons avoir ces discussions”, mais “cela ne préjuge pas d’une reconnaissance, parce que nous avons posé des conditions”, a-t-il déclaré dimanche soir à l’antenne de la chaîne TFI depuis l’Irak.
Avec AFP