Le président français Emmanuel Macron et son gouvernement préparent une rentrée d’initiatives tous azimuts, avec l’espoir d’enfin commencer à tourner la page du Covid-19. Avec la présidentielle 2022 en filigrane.
Le chef de l’État réunit, mercredi 25 août, d’abord un “Conseil restreint de défense et de sécurité nationale” dans le contexte de la chute de Kaboul aux mains des Taliban, puis le désormais habituel Conseil de défense Covid-19, et enfin le Conseil des ministres. Emmanuel Macron montera ensuite en première ligne pour dérouler quatre semaines de thématiques-clés, à condition que la crise sanitaire confirme son amélioration et que la rentrée scolaire ne voie pas se multiplier clusters et manifestations anti-passe sanitaire et anti-vaccination.
Préalable espéré : atteindre les 50 millions de primo-vaccinés au 31 août, “une étape décisive”, selon Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. Au 24 août, on comptait 47,6 millions de Français primo-vaccinés, et 41,6 millions de Français avec un schéma vaccinal complet. Septembre verra aussi l’extension du passe sanitaire aux 12-17 ans, une campagne de vaccination des élèves et des étudiants et l’entrée en vigueur de la vaccination obligatoire pour les soignants et une série d’autres professions.
À huit mois du premier tour de la présidentielle 2022, l’exécutif fait preuve d’un prudent regain d’optimisme, nourri par le reflux du chômage à son niveau d’avant-Covid et une prévision de croissance de 6 %. La cote de popularité du président de la République a aussi grimpé à 41 % en août, selon un sondage Ifop, nettement supérieure à celle de ses prédécesseurs au même stade de leurs mandats.
Un grand “plan Marseille” attendu
La première étape de la rentrée sera un sommet social le 2 septembre à Matignon, où le Premier ministre, Jean Castex, recevra à tour de rôle les dirigeants des syndicats et du patronat. Au menu, la réforme des retraites, pour l’instant au point mort, et la réforme de l’assurance-chômage, qu’Emmanuel Macron veut faire appliquer dès le 1er octobre. Le chef du gouvernement fera sa rentrée médiatique jeudi 26 août sur RTL, puis dans la nouvelle émission de Laurent Ruquier et Léa Salamé samedi 4 septembre sur France 2.
La semaine prochaine, Emmanuel Macron devrait se rendre à Marseille, en compagnie de plusieurs ministres, pour annoncer un grand “plan Marseille”, interministériel, portant notamment sur les questions de sécurité, de rénovation urbaine, de logement et d’éducation, dont la rénovation des écoles. Cette initiative vise aussi à répondre aux violences qui secouent la cité phocéenne, où se multiplient les règlements de comptes dans les quartiers touchés par les trafics de drogue. Durant le dernier week-end du 21-22 août, encore trois hommes connus pour trafic de stupéfiants ont été tués. Le 18 août, c’est un adolescent de 14 ans qui a été abattu au fusil d’assaut.
La lutte contre la drogue ne peut pas souffrir de repos mais elle ne peut pas non plus souffrir de lâcheté, qui sous couvert de légalisation insulte les policiers et les gendarmes qui risquent leur vie chaque jour au moment où les bien-pensants sont assis devant leur télévision. pic.twitter.com/FEJe1BlxpB
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 24, 2021
Le président assistera dans la foulée au Congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Marseille, l’occasion de parler écologie.
La relance économique et la sécurité, autres thèmes majeurs
La semaine du 6 septembre sera consacrée à la relance économique, avec la présentation du plan “France 2030”. Il s’agit d’un nouveau plan de 20 milliards d’investissements à long terme, qui s’ajouteront aux 100 milliards déjà annoncés. Le gouvernement prépare également des mesures d’aides aux indépendants, artisans et autoentrepreneurs, les moins aidés pendant la crise.
Emmanuel Macron devrait, la semaine suivante, clôturer lui-même le Beauvau de la sécurité, vaste concertation sur les forces de l’ordre, allant du schéma du maintien de l’ordre aux réponses pénales, en passant par les moyens d’action et les contrôles internes. La présidentielle désormais en vue, Emmanuel Macron n’entend pas être placé sur la défensive sur le régalien, notamment la sécurité et l’immigration, le principal angle d’attaque de la droite et du Rassemblement national.
La dernière semaine de septembre devrait enfin le voir présenter le “revenu d’engagement” pour les jeunes, qu’il avait annoncé le 12 juillet. Destiné aux jeunes sans emploi ou sans formation, soit plus d’un million de personnes, ce dispositif devrait comprendre un accompagnement individualisé et un revenu d’environ 500 euros, à condition que le jeune s’engage à suivre un parcours d’insertion.
L’exécutif s’apprête ainsi à occuper le terrain par l’action au moment où, dans tous les courants politiques, les prétendants à l’Élysée s’affirment. Ce sera notamment le cas ce week-end à travers les réunions de rentrée de plusieurs partis ou candidats, notamment au PS, à La France Insoumise ou chez Les Républicains.
Avec AFP