Le batteur des Rolling Stones, Charlie Watts est mort mardi, à l’âge de 80 ans, a annoncé son agent, Bernard Doherty. Il faisait partie du célèbre groupe de rock depuis 1963.
Le batteur des Rolling Stones, Charlie Watts, est mort, mardi 23 août, à Londres, à l’âge de 80 ans, a annoncé son agent Bernard Doherty, déplorant la disparition de “l’un des plus grands batteurs de sa génération”.
“C’est avec une immense tristesse que nous annonçons le décès de notre cher Charlie Watts”, a indiqué dans un communiqué son agent, précisant qu’il était “décédé paisiblement dans un hôpital de Londres plus tôt dans la journée, entouré de sa famille”.
Un porte-parole de l’artiste avait déjà annoncé, début août, qu’il ne participerait pas à la tournée américaine du groupe, prévue pour l’automne, pour des raisons médicales.
“Charlie a subi une intervention couronnée de succès”, mais ses médecins estiment qu’il a besoin de repos, avait-il indiqué à l’époque, sans autre précision.
“L’un des plus grands batteurs de sa génération”
Le batteur, qui avait fêté ses 80 ans en juin, était membre des Rolling Stones depuis 1963. Avec le leader Mick Jagger et le guitariste Keith Richards, Charlie Watts faisait partie des plus anciens membres du célèbre groupe de rock, qui a vu défiler Mick Taylor, Ronnie Wood ou encore Bill Wyman.
En 2004, Charlie Watts avait été soigné pour un cancer de la gorge à l’hôpital Royal Marsden de Londres, dont il s’était remis après quatre mois de lutte, dont six semaines de radiothérapie intensive.
“Charlie était un mari, un père et un grand-père très apprécié et aussi, en tant que membre des Rolling Stones, l’un des plus grands batteurs de sa génération”, a estimé Bernard Doherty.
“Nous demandons que l’intimité de sa famille, des membres du groupe et de ses amis proches soit respectée en ces moments difficiles”, a-t-il ajouté.
Loin des folies du groupe
Avec son visage impassible et son talent unanimement reconnu en matière de rythmique binaire, Charlie Watts offrait sur scène le parfait contrepoint aux déhanchements frénétiques de Mick Jagger et aux pitreries électriques des guitaristes Keith Richards et Ronnie Wood.
Né le 2 juin 1941 à Londres, il était venu à la musique par le jazz. C’est son voisin, Dave Green, qui l’avait initié à 13 ans. Trente ans plus tard, ils formaient ensemble le quartette “The A, B, C & D of Boogie-Woogie”. “Nous écoutions ensemble Duke Ellington, Chet Baker et Charlie Parker et c’était tout ce que nous rêvions de faire”, racontait à l’AFP en 2011 cet amateur du swing.
Autodidacte en batterie, le musicien a appris à jouer à l’oreille, en regardant les joueurs dans les clubs de jazz londoniens. “Je ne suis jamais allé dans une école pour apprendre à jouer du jazz. Ce n’est pas ce que j’aime. Ce que j’aime dans le jazz, c’est l’émotion.”
Après des études d’art, il a travaillé comme graphiste dans une grosse agence de publicité et joué, sur cachet, avec une kyrielle de groupes de jazz à Copenhague, puis à Londres. Il a fini par se laisser convaincre en 1963 de rejoindre les Rolling Stones, alors une petite formation balbutiante.
Tout au long de sa carrière avec les Rolling Stones, celui qui tenait ses baguettes à l’envers en frappant avec le gros bout, a continué le jazz. Il a enregistré plusieurs disques sous son nom avec un quintette (Charlie Watts Quintet) puis un dixtuor (Charlie Watts and the Tentet).
“Je suis béni”, disait Keith Richards. “Le premier batteur avec qui j’ai commencé il y a 40 ans est l’un des meilleurs au monde. Avec un bon batteur, on est libre de faire tout ce qu’on veut.”
Mais Charlie Watts a toujours affiché une modestie sans faille. Pour lui, “jouer dans un quartette de jazz intimiste et dans des stades avec les Rolling Stones n’est pas si différent”.
Avec AFP