Une quarantaine de pays étaient réunis à Kiev, en Ukraine, lundi, à l’occasion de la “Plateforme de Crimée”, premier sommet international dédié à la question de l’annexion de cette région par la Russie.
“Crimea is Ukraine.” L’Ukraine et une quarantaine de ses alliés ont condamné, lundi 23 août, l’annexion de la Crimée par Moscou dans une déclaration commune proclamée au cours de la “Plateforme de Crimée”, premier sommet international sur le sujet organisé par Kiev.
Ce soutien verbal à l’Ukraine intervient alors que le pays n’a eu cesse, ces derniers mois, de se plaindre de la frilosité de ses partenaires, qui refusent son adhésion à l’Otan, maintiennent des accords gaziers avec Moscou au détriment des Ukrainiens ou refusent de lui livrer des armements offensifs.
“La synergie de nos efforts doit forcer la Russie à s’asseoir à la table des négociations sur le retour de notre péninsule”, a déclaré le président Volodymyr Zelensky à l’ouverture de ce forum.
“L’Ukraine seule ne pourra jamais faire revenir la Crimée, il nous faut un soutien efficace au niveau international” en vue de sa “libération”, a-t-il ajouté, appelant notamment à “renforcer les sanctions” prises contre Moscou.
“L’Ukraine ne sera jamais seule et la Crimée, c’est l’Ukraine”
Une quinzaine de présidents et de Premiers ministres européens ont participé à la rencontre, tandis que des pays comme l’Allemagne, la France, les États-Unis et la Turquie ont dépêché des ministres ou des présidents de Parlement.
“L’Ukraine ne sera jamais seule et la Crimée, c’est l’Ukraine”, a pour sa part souligné sur place le président du Conseil européen, Charles Michel.
Le Premier ministre suédois, Stefan Lofven, a quant à lui qualifié l’annexion de 2014 de “violation arrogante de l’ordre sécuritaire en Europe”.
Les participants ont adopté une résolution commune condamnant l’annexion de la Crimée et les violations des droits de l’Homme dans ce territoire ainsi que sa “militarisation” par Moscou, tout en soulignant attendre “le retour à l’Ukraine” de la péninsule.
Les signataires n’ont cependant pas annoncé de mesures concrètes. Et nombreux étaient ceux qui ont constaté l’absence en Ukraine de poids lourds européens tels Angela Merkel ou Emmanuel Macron.
La veille du forum, la chancelière allemande était à Kiev, où elle a tenté de rassurer, sans succès, le président Zelensky qui craint de voir son pays sacrifié sur l’autel des intérêts gaziers européens.
Il s’est néanmoins félicité, lundi, de la création d’une “coalition internationale en vue de la libération de la Crimée” et a appelé la Russie à “corriger son erreur historique tragique”.
La colère de Moscou
Les Russes ont de leur côté dénoncé le forum. “Nous considérons cet événement comme extrêmement hostile” et “antirusse”, a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
À l’approche de ce sommet, les autorités et les médias ukrainiens avaient en outre fustigé des “pressions” russes sur des pays tiers pour les dissuader d’y participer.
Cette péninsule ukrainienne a été annexée par Moscou en mars 2014 dans la foulée d’une révolution pro-occidentale à Kiev, que la Russie qualifie de coup d’État. Elle a été suivie par le déclenchement d’une guerre dans l’est de l’Ukraine contre des séparatistes prorusses, dont la Russie, malgré ses multiples dénégations, est considérée comme le parrain militaire.
Avec AFP
