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Pour Angela Merkel, le gazoduc Nord Stream 2 ne doit pas servir d'”arme géopolitique” à Moscou

En visite dimanche à Kiev, la chancelière allemande Angela Merkel a tenté de rassurer le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur le gaz russe et le projet de gazoduc Nord Stream 2 qui va relier la Russie à l’Allemagne. “Le gaz ne doit pas être utilisé comme une arme géopolitique”, a-t-elle ainsi affirmé, assurant comprendre “les grandes inquiétudes” de Kiev.

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La chancelière allemande Angela Merkel a insisté, dimanche 22 août à Kiev, sur le fait que la Russie ne devait pas utiliser son gaz comme une arme géopolitique contre l’Ukraine.

“Nous sommes d’accord avec les Américains que le gaz ne doit pas être utilisé comme une arme géopolitique, et au final on le verra en fonction du renouvellement (par la Russie) du contrat de transit (gazier) via l’Ukraine”, a-t-elle dit, en réponse aux critiques du président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse commune.

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La chancelière a rappelé avoir trouvé un compromis avec les États-Unis, qui tentaient de bloquer le projet de gazoduc russo-allemand Nord Stream 2. Cet accord doit empêcher que Moscou ne se serve du gazoduc pour affaiblir l’Ukraine, en prolongeant notamment le contrat de transit expirant en 2024.

>> À voir, notre Reporters : “Enquête sur Nord Stream 2, le gazoduc de la discorde”

Ce tuyau quasiment achevé et passant sous la mer Baltique reliera directement la Russie et l’Allemagne, privant l’Ukraine d’au moins 1,5 milliard de dollars par an qu’elle touche actuellement pour le transit du gaz russe par son territoire et d’un levier face à son adversaire russe.

“Nous examinons ce projet uniquement dans l’optique de sécurité et le considérons comme une dangereuse arme géopolitique du Kremlin”, a remarqué Volodymyr Zelensky lors de la conférence de presse commune. “Les principaux risques avec l’achèvement de Nord Stream 2 pèseront sur l’Ukraine”, a-t-il insisté.

Outre les pertes financières, Kiev craint que l’arrêt du transit puisse faciliter une éventuelle invasion, car la Russie n’aura plus à se soucier de l’infrastructure gazière ukrainienne pour alimenter ses principaux clients européens en gaz. Moscou a déjà fait monter la pression au printemps en massant des dizaines de milliers de soldats à la frontière.

Des sanctions prévues dans l’accord

Angela Merkel a noté avoir demandé, lors de sa visite vendredi à Moscou, au président Vladimir Poutine que l’accord de transit “soit prolongé”. Mais le président Zelensky a estimé qu’il n’avait entendu jusqu’ici sur la question de la prolongation de ce contrat que “des choses d’ordre très général”.

La chancelière a déclaré comprendre “les grandes inquiétudes” du président Zelensky tout en relevant que Berlin avait “une responsabilité particulière” en la matière. L’accord germano-américain permet justement “des sanctions si (le gaz) est utilisé comme une arme”, a-t-elle assuré.

Angela Merkel, qui s’apprête à tirer sa révérence après 16 ans au pouvoir, a enfin promis que ces engagements étaient “contraignants aussi pour de futurs gouvernements” allemands.

Des pourparlers de paix “non satisfaisants”

L’Ukraine, un allié de l’Occident, est le théâtre, depuis 2014, d’une guerre séparatiste prorusse dans l’Est, déclenchée dans la foulée de l’annexion par Moscou de la Crimée ukrainienne.

Si Kiev est reconnaissant à Angela Merkel pour son soutien face à Moscou sur ces dossiers, il lui reproche d’avoir exclu du champ des sanctions européennes la question gazière.

Sur la guerre dans l’Est, la chancelière a une nouvelle fois plaidé en faveur de la poursuite des pourparlers de paix, tout en reconnaissant des résultats pour l’instant “non satisfaisants”.

Malgré une forte baisse d’intensité, des combats continuent de tuer et le règlement politique est au point mort. “La Russie est directement impliquée dans ce conflit”, a relevé Angela Merkel, rejetant les démentis du Kremlin à ce sujet, et estimant que c’est pour cela que les pourparlers de paix “tournent en rond”.

Une conférence sur la Crimée lundi

Comédiatrice avec la France dans ce conflit, l’Allemagne a en revanche toujours refusé de vendre des armes à l’Ukraine, au grand dam de cette dernière. “Nous comptons beaucoup” sur le changement de position de Berlin à ce sujet, a souligné dimanche Volodymyr Zelensky.

Enfin, beaucoup à Kiev se sont indignés du choix de la chancelière de ne pas participer lundi à une conférence internationale consacrée à l’annexion de la Crimée, événement d’envergure inédite pour l’Ukraine.

Angela Merkel a souligné de son côté que son ministre de l’Énergie serait présent et expliqué l’absence de son ministre des Affaires étrangères par la situation explosive en Afghanistan.

Avec AFP

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