Une tribune pour sauver 145 Afghans directement menacés par les talibans. Des chercheurs et un collectif de journalistes travaillant ou ayant travaillé en Afghanistan ont lancé un appel le 18 août 2021 à la France : accueillir sans tarder ces intellectuels et militants « dans la ligne de mire » des talibans.
« C’est le moment ou jamais pour les faire sortir d’Afghanistan », s’alarme Nama Vanier, directrice du centre de recherche Sayara Research, à l’origine de la tribune disponible sur le site de France Info. Avec un collectif de journalistes travaillant ou ayant travaillé en Afghanistan, ils ont obtenu le financement d’un vol charter pour exfiltrer 145 Afghans particulièrement menacés par les talibans.
La fondation Rockefeller et la fondation Bertha ont participé au financement de ce vol. Ne manque maintenant qu’un pays acceptant d’accueillir ces 145 personnes sur son territoire. « Nous avons toutes les autorisations américaines nécessaires pour atterrir et décoller de l’aéroport de Kaboul, explique Margaux Benn, ancienne correspondante en Afghanistan notamment pour France 24, et signataire de la tribune. Il ne nous manque plus qu’un pays de destination. »
Sans une lettre d’autorisation d’atterrissage délivrée par un pays-tiers, l’avion ne peut effectuer son vol de secours. « Tous les éléments sont là, il ne manque qu’une destination », souligne Nama Vanier. Et le temps presse : une fois l’aéroport passé sous le contrôle des talibans, il ne sera plus possible pour ces personnes en danger de quitter l’Afghanistan. D’où cet appel au Président français : « Nous sollicitons le président Macron pour qu’il autorise ces cent quarante-cinq visages marqués par l’effroi et la terreur à atterrir en France. »
Sur la liste des passagers, terrés en ce moment à Kaboul, d’anciens employés du centre de recherche, mais également des membres de la société civile, une cheffe d’orchestre, des sportives de haut-niveau, des militantes féministes, des archéologues, des traducteurs, des poètes… « Tous sont en danger immédiat, affirme Margaux Benn. Nous n’avons mis sur la liste que des personnes que nous connaissions bien et dont nous nous portons garants. Tous ont déjà reçu des menaces de la part des talibans, voire subi des tentatives d’assassinat. »
Le texte de la tribune est disponible ici.