À partir du 20 septembre aux États-Unis, les adultes ayant reçu le vaccin anti-Covid de Pfizer ou de Moderna pourront demander une troisième injection huit mois après la deuxième, sous réserve du feu vert de l’Agence américaine des médicaments.
Une campagne de rappel des vaccins anti-Covid de Pfizer et de Moderna sera lancée aux États-Unis à partir de fin septembre, ont annoncé mercredi 18 août les autorités sanitaires, inquiètes de la baisse de la protection immunitaire constatée avec le temps et face au variant Delta.
Les adultes ayant reçu l’un de ces sérums pourront demander une troisième injection huit mois après la deuxième, à partir de la semaine du 20 septembre, ont-elles détaillé.
“C’est la meilleure façon de nous protéger des nouveaux variants qui pourraient arriver”, a déclaré Joe Biden lors d’une allocution. “Nous pouvons prendre soin des Américains et aider le monde en même temps”, a-t-il défendu face aux critiques soulignant les écarts monumentaux entre des pays pauvres où les vaccins manquent, et riches pouvant se permettre d’administrer des troisièmes doses.
Autorisation nécessaire
Cette campagne de rappel reste toutefois suspendue à l’autorisation d’une dose supplémentaire par l’Agence américaine des médicaments (FDA).
“Les données disponibles montrent clairement que la protection contre l’infection au SARS-CoV-2 commence à baisser avec le temps après les premières doses de vaccin”, ont justifié dans un communiqué de hauts responsables sanitaires.
De plus, “l’efficacité du vaccin est de façon générale diminuée contre le variant Delta”, à l’origine de la poussée actuelle de l’épidémie dans le pays, a ajouté durant une conférence de presse Rochelle Walensky, directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).
“Nous sommes inquiets que cette tendance constatée au déclin continue dans les mois à venir, ce qui pourrait conduire à une diminution de la protection contre les cas graves de la maladie, les hospitalisations et les décès”, a expliqué le médecin-chef des États-Unis, Vivek Murthy.
L’efficacité des vaccins reste pour le moment “relativement haute” contre les hospitalisations et les décès aux États-Unis, a toutefois rassuré Rochelle Walensky, études à l’appui.
Vaccination des employés de maisons de retraite
Autre mesure destinée à renforcer la vaccination dans le pays : les employés des quelque 15 000 maisons de retraite participant aux programmes publics Medicare et Medicaid (pour les plus pauvres), devront obligatoirement être vaccinés sous peine de voir leurs financements coupés, a annoncé la Maison Blanche.
Les premières personnes à pouvoir bénéficier d’une troisième dose seront les “pensionnaires de maisons de retraite”, les “personnes âgées” et de “nombreux professionnels de santé”, qui ont été les premières catégories de population à se faire vacciner aux États-Unis.
Une dose de rappel sera également “probablement nécessaire” pour ceux ayant reçu une injection unique du vaccin de Johnson & Johnson, minoritaires aux États-Unis, estiment les autorités sanitaires. Mais les vaccinations avec ce sérum n’ont commencé “qu’en mars 2021”, et des données les concernant sont attendues “dans les prochaines semaines”.
La FDA sera par ailleurs chargée de se prononcer sur le sort d’une dose additionnelle pour les enfants et adolescents, qui ont commencé à être vaccinés en mai dès 12 ans avec le remède de Pfizer.
Inégalités vaccinales
Depuis la semaine dernière, certaines personnes immunodéprimées peuvent déjà obtenir une troisième dose dans le pays.
Près de 200 millions de personnes ont reçu au moins une injection aux États-Unis, soit environ 60 % de la population.
Washington avait initialement commandé 300 millions de doses des vaccins de Pfizer et Moderna, mais 200 millions supplémentaires ont été achetées récemment auprès des deux entreprises – assez pour mener cette campagne de rappel.
Plusieurs pays ont déjà commencé des campagnes de rappel à destination de certaines parties de leur population, dont Israël pour les personnes de plus de 50 ans.
Et ce malgré les appels de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à repousser ces opérations pour tenter de remédier aux inégalités vaccinales béantes entre pays.
Avec AFP