Fabien Azoulay, ressortissant français et citoyen américain emprisonné en Turquie depuis 2017 pour “importation de drogue”, doit être transféré en France ce mardi selon ses avocats, qui saluent “l’aboutissement d’un long combat”.
Quatre mois après l’appel au secours de la famille de Fabien Azoulay, le Français de 43 ans, également de nationalité américaine, condamné à 16 ans de prison en Turquie pour détention de stupéfiants, doit être transféré mardi en France pour y finir de purger sa peine, ont annoncé, mardi 17 août, ses avocats.
“Nous sommes heureux d’annoncer que Fabien Azoulay, détenu en Turquie depuis quatre ans, sera transféré en France aujourd’hui [mardi]”, ont déclaré Maître Carole-Olivia Montenot et Maître François Zimeray dans un communiqué, saluant “l’aboutissement d’un long combat dans lequel la mobilisation de l’opinion publique aura été décisive”.
“Une belle nouvelle, un grand soulagement, l’aboutissement d’une mobilisation collective et juste”, a écrit sur Twitter le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune.
Une drogue interdite seulement six mois plus tôt
Lors d’un court voyage en 2017 à Istanbul pour réaliser des implants capillaires, Fabien Azoulay avait été arrêté pour avoir acheté sur Internet environ 300 dollars de GBL, qu’il avait ensuite fait livrer à son hôtel. Le GBL, drogue de synthèse à la mode dans les milieux festifs et gays, est un produit chimique utilisé comme solvant à peinture qui, une fois ingéré, se transforme dans le corps en GHB.
“Ce produit avait été interdit par décret quelques mois auparavant en Turquie. Or, le site Internet qui propose le produit à la vente n’avait pas actualisé la liste des pays qui l’interdisaient. Au moment de la commande, Fabien Azoulay ignorait donc que ce produit avait été classé comme stupéfiant en Turquie”, avaient expliqué en avril dernier ses avocats.
Le Français avait été condamné à vingt ans de réclusion pour “importation de stupéfiants”, une peine ensuite ramenée à seize ans et huit mois en appel.
Appel au secours en avril
Depuis la prison de Giresun, dans le nord-est de la Turquie, Fabien Azoulay, homosexuel et de confession juive, racontait dans des lettres envoyées à sa famille, être quotidiennement harcelé, maltraité et menacé.
En avril, Maîtres Montenot et Zimeray avaient évoqué pour la première fois publiquement le cas de leur client, indiquant qu’il avait été “victime de violences aggravées commises par un codétenu” qui lui avait infligé en 2018 “des brûlures en raison de son homosexualité et de son appartenance à la religion juive”.
“Dès son arrivée sur le territoire français, nous saisirons la juridiction compétente en vue d’une prochaine remise en liberté de Fabien Azoulay”, indiquent les avocats, qui ont l’intention de déposer une requête afin d’adapter sa peine et la ramener à cinq ans, comme le prévoit le code pénal français en ce qui concerne l’infraction pour laquelle il a été condamné.
Avec AFP