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Après la prise de pouvoir des Taliban, Joe Biden, très critiqué, va s'exprimer

Au lendemain de la prise de Kaboul par les Taliban, les critiques fusent contre le président des États-Unis. Muet depuis samedi, ce dernier prendra la parole lundi soir, a annoncé la Maison-Blanche.

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Joe Biden fait face à sa première crise internationale. L’offensive éclair des Taliban en Afghanistan, jusqu’à leur prise de pouvoir dimanche 15 août, aura pris de cours le président américain. Lui qui assurait encore vendredi que “Kaboul n’est pas, à l’heure actuelle, face à une menace imminente”, se voit contraint d’organiser une évacuation d’urgence de ses ressortissants. Alors que les images du chaos à l’aéroport de Kaboul se multiplient, lundi 16 août, le Président fait face à une vague de critique jamais vue depuis son élection. 

Pendant plusieurs heures, lundi 16 août, son agenda ne prévoyait aucune prise de parole pour Joe Biden, actuellement à Camp David, lieu de villégiature des présidents américains. Ce dernier s’exprimera finalement à 19h45 (GMT) (21h45, heure française), a annoncé la Maison Blanche.

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“Un désastre”, “une conclusion humiliante”

Tous les médias américains, y compris ceux qui avaient accueilli avec soulagement son élection, parlent aujourd’hui de “désastre” ou d’un Joe Biden “sur la défensive” (selon le Washington Post). “Que l’on trouve cela juste ou injuste, l’histoire retiendra que Joe Biden est celui qui a présidé à la conclusion humiliante de l’expérience américaine en Afghanistan [après vingt années de guerre]”, assène “le New York Times”.

Face à cette vague de critiques jamais vues depuis l’élection, la Maison Blanche de Joe Biden, cette machine bien huilée, semble tétanisée.

En témoignent les tweets diffusés pendant le week-end, alors que l’Amérique suit heure par heure la chute de Kaboul, et que l’image des hélicoptères quittant l’ambassade rappelle les dernières images de la guerre du Vietnam.

Sur un cliché diffusé dimanche sur Twitter, Joe Biden est seul à une immense table de réunion de Camp David. En polo bleu foncé, il fait face à un écran de visioconférence et à plusieurs horloges murales réglées sur divers fuseaux horaires, recevant “des mises à jour” sur l’Afghanistan de la part de hauts responsables.


C’est le 10 août que le président démocrate de 78 ans s’est exprimé pour la dernière fois en public, pour dire qu’il ne “regrettait pas” sa décision de retirer le 31 août les derniers militaires américains du pays.

Jeudi puis vendredi, alors que les Taliban prenaient le contrôle de l’Afghanistan à une vitesse stupéfiante, la priorité de la Maison Blanche restait de vanter le “plan Biden” censé refonder l’économie américaine sur des bases plus justes.

Et samedi, c’est dans un communiqué que Joe Biden annonce porter à quelque 5 000 soldats le déploiement militaire à Kaboul pour sécuriser l’évacuation de civils.

Mais sa présidence jusqu’ici plutôt maîtrisée, assumant de se consacrer à des réformes économiques et sociales “ennuyeuses”, l’expression est de Joe Biden lui-même, vient bel et bien de vaciller.

Jusqu’ici, rien n’avait entamé une cote de popularité fermement ancrée au-dessus de 50 %, pas même la récente reprise de la pandémie de Covid-19. La semaine dernière devait être celle de la consécration des efforts du président, vieux roublard de la politique américaine, pour faire adopter un gigantesque programme d’infrastructures avec les voix de certains sénateurs républicains.

Une aubaine pour les Républicains

Et la Maison Blanche entendait consacrer les prochaines semaines à un autre projet pharaonique, appliquant aux États-Unis quelques recettes de l’État-providence à l’européenne, avec une meilleure prise en charge des frais médicaux ou universitaires. Mais l’effondrement du gouvernement afghan et de son armée financée par Washington font voler en éclats cette “séquence” bien préparée.

Le mutisme du président démocrate face à la détresse de nombreux civils afghans tranche avec l’image d’homme compatissant qu’il cultive d’ordinaire.

L’opposition républicaine, jusqu’ici bien embarrassée puisque l’opinion publique américaine était majoritairement favorable au retrait des troupes, s’est engouffrée dans la brèche face au spectre d’une humiliation internationale de cette armée dont les Américains sont si fiers. L’ancien président Donald Trump ne s’y est pas trompé, lui qui avait pourtant décidé le retrait final des troupes américaines dès le 1er mai 2021, échéance repoussée au 31 août par Joe Biden. 

“Il est temps que Joe Biden, discrédité, démissionne pour avoir permis ce qui s’est produit en Afghanistan”, a-t-il réclamé.

Avec AFP

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