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En images : retour sur vingt ans de guerre en Afghanistan

Les Taliban, chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition internationale menée par les États-Unis, redeviennent les maîtres de l’Afghanistan presque vingt ans plus tard, au terme d’une offensive fulgurante.

L’Afghanistan se trouve, lundi 16 août, aux mains des Taliban après l’effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l’étranger du président Ashraf Ghani. En 10 jours, le mouvement islamiste radical, qui avait déclenché une offensive en mai à la faveur du début du retrait des troupes américaines et étrangères, a pris le contrôle de quasiment tout le pays.

Les Taliban reprennent donc le pouvoir, 20 ans après en avoir été chassés par une coalition menée par les États-Unis, en raison de son refus de livrer le chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. France 24 vous propose de revenir sur l’histoire de ces deux décennies.

Un réfugié afghan lit le magazine russe "Power" avec, en Une, les attaques du 11 septembre, le 9 octobre 2001 dans un camp près de la ville de Khwaja Bahuddine sous le contrôle de l'alliance du Nord.
Un réfugié afghan lit le magazine russe “Power” avec, en Une, les attaques du 11 septembre, le 9 octobre 2001 dans un camp près de la ville de Khwaja Bahuddine sous le contrôle de l’alliance du Nord. Jack Guez, AFP
  • L’offensive militaire américaine en 2001

Le 7 octobre 2001, moins d’un mois après les attentats du 11-Septembre qui ont fait environ 3 000 morts aux États-Unis, le président George W. Bush lance une vaste offensive militaire en Afghanistan après le refus du régime taliban de livrer le chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden. Le régime fondamentaliste taliban, à la tête du pays depuis 1996, abritait Ben Laden et son mouvement, responsables des attentats.

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Le 6 décembre, les Taliban capitulent. Un gouvernement intérimaire, présidé par Hamid Karzaï, est mise en place et l’Otan déploie une force internationale de l’Otan. Hamid Karzaï remporte en octobre 2004 la première présidentielle au suffrage universel direct de l’histoire du pays.

Un soldat américain en novembre 2001 dans le district de Khwaja Bahauddin en Afghanistan.
Un soldat américain en novembre 2001 dans le district de Khwaja Bahauddin en Afghanistan. Brennan Linsley, AFP
  •  Des renforts américains à partir de 2008

Lorsque les forces américaines envahissent l’Irak en 2003, l’attention des États-Unis se détourne de l’Afghanistan. Les Taliban et autres groupes islamistes se regroupent dans leurs bastions du Sud et de l’Est, d’où ils peuvent facilement gagner leurs bases des zones tribales pakistanaises. Ils déclenchent une insurrection. En 2008, le président George W. Bush décide l’envoi de renforts.

Fin 2009, son successeur Barack Obama, élu après avoir fait campagne sur la fin des guerres d’Irak et d’Afghanistan, annonce l’envoi de 30 000 soldats supplémentaires. Mi-2011, plus de 150 000 soldats étrangers sont présents en Afghanistan, dont 100 000 Américains. Oussama ben Laden est tué le 2 mai 2011 au cours d’une opération des forces spéciales américaines au Pakistan.

Le 22 juin, Barack Obama annonce le début du retrait militaire avec le départ d’ici à l’été 2012 de 33 000 soldats (un premier contingent quitte l’Afghanistan en juillet 2011).

Des soldats français marchent dans la vallée d'Uzbin en mars 2009.
Des soldats français marchent dans la vallée d’Uzbin en mars 2009. Thibauld Malterre, AFP
  • La fin de la mission de combat de l’Otan en 2014

En juin 2014, l’élection présidentielle est entachée de soupçons de fraudes massives, et la victoire finalement attribuée à Ashraf Ghani. Fin décembre, l’Otan met fin à sa mission de combat. Restent 12 500 soldats étrangers, dont 9 800 Américains, pour former les troupes afghanes et mener des opérations antiterroristes. L’insurrection des Taliban s’étend, le groupe État islamique (EI) devenant également actif en 2015.

Un Afghan des services de sécurité passent devant des véhicules en feu de l'Otan après des affrontements entre les Taliban et les forces de sécurité afghanes à Jalalabad, le 9 juin 2014.
Un Afghan des services de sécurité passent devant des véhicules en feu de l’Otan après des affrontements entre les Taliban et les forces de sécurité afghanes à Jalalabad, le 9 juin 2014. Noorullah Shirzada, AFP
  •  De nouveaux renforts américains en 2017

En août 2017, le président Donald Trump abandonne tout calendrier de retrait et envoie des milliers de soldats. Au printemps, les forces américaines larguent la plus puissante de leurs bombes conventionnelles contre un réseau de tunnels et de grottes emprunté par l’EI dans l’Est, tuant 96 jihadistes. En dépit du déploiement mi-novembre de nouveaux renforts américains, les attaques meurtrières des insurgés s’amplifient.

Le 18 février 2020, Ashraf Ghani est déclaré vainqueur de la présidentielle de septembre, avec 50,64 % des voix dès le premier tour, marqué par une forte abstention et des soupçons de fraude. Son principal rival Abdullah Abdullah revendique également la victoire. En mai, les deux hommes signent un accord de partage du pouvoir : Ghani conserve la présidence, Abdullah prend la direction des pourparlers de paix avec les Taliban.

Des Afghans portent le linceul d'une des 36 victimes d'une attaque des Taliban à Kaboul, le 11 janvier 2017.
Des Afghans portent le linceul d’une des 36 victimes d’une attaque des Taliban à Kaboul, le 11 janvier 2017. Shah Marai, AFP
  • Un accord historique avec les Taliban en 2020

Le 29 février 2020 à Doha, les États-Unis signent un accord historique avec les Taliban qui prévoit le retrait de tous les soldats étrangers d’ici le 1er mai 2021, en échange de garanties sécuritaires et de l’ouverture de négociations directes inédites entre les insurgés et les autorités de Kaboul. Des pourparlers interafghans s’ouvrent en septembre à Doha, mais la violence en Afghanistan s’intensifie.

Le 1er mai 2021, les États-Unis et l’Otan entament le retrait de leurs 9 500 soldats, dont 2 500 militaires américains. D’intenses combats éclatent entre Taliban et forces gouvernementales dans la région du Helmand, dans le sud du pays. Dans le Nord, les Taliban prennent le district de Burka, dans la province de Baghlan.

Mi-mai, les Américains se retirent de la base aérienne de Kandahar. Le 2 juillet, les troupes américaines et de l’Otan restituent à l’armée afghane la base aérienne de Bagram, centre névralgique des opérations de la coalition, à 50 km au nord de Kaboul. Le 8, le président américain Joe Biden déclare que le retrait de ses forces sera “achevé le 31 août”.

La délégation des Taliban, le 29 février 2020 à Doha.
La délégation des Taliban, le 29 février 2020 à Doha. Karim Jaafar, AFP
  • Une offensive éclair à l’été 2021 des Taliban

Le 6 août, les Taliban conquièrent leur première capitale provinciale, Zaranj, dans le sud-ouest du pays. Le 8, la grande ville du Nord, Kunduz, tombe à son tour. Le 12, Washington et Londres annoncent l’envoi de milliers de soldats à Kaboul pour évacuer diplomates ou ressortissants.

Le lendemain, les talibans prennent Pul-e-Alam, capitale de la province du Logar, à seulement 50 kilomètres au sud de Kaboul, après avoir pris Lashkar Gah, capitale du Helmand, et Kandahar, deuxième ville du pays. Le 14, ils s’emparent de Mazar-i-Sharif dernière grande ville du Nord encore contrôlée par le gouvernement.

Le 15, les Taliban entrent dans Kaboul et s’emparent du palais présidentiel sans combattre, après la fuite hors du pays du président Ashraf Ghani. La chute de Kaboul crée un vent de panique dans la capitale, où des milliers d’habitants s’efforçent de fuir, s’agglutinant notamment à l’aéroport où les Occidentaux préparent l’évacuation de leurs ressortissants.

Le 16 au petit matin, le drapeau américain est retiré de l’ambassade des États-Unis à Kaboul. L’aéroport est sécurisé par l’armée américaine. Washington et ses alliés appellent les Taliban à laisser partir ceux qui le souhaitent.

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