Le vice-président de Samsung Electronics et milliardaire, Lee Jae-yong, a bénéficié d’une libération conditionnelle en Corée du Sud. Le ministère sud-coréen de la Justice a justifié cette décision par “le sentiment de la population et son comportement en prison”, ainsi que les craintes pour “situation économique” du pays en raison du Covid-19.
En Corée du Sud, l’héritier et patron de facto de Samsung, Lee Jae-yong, n’ira pas jusqu’au bout de ses deux ans et demi d’incarcération pour corruption. Le milliardaire est sorti de prison, vendredi 13 août, à Séoul, après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle.
Le vice-président de Samsung Electronics, 53 ans, avait été condamné en janvier à deux ans et demi de prison pour corruption, dans le retentissant scandale de corruption qui avait entraîné la destitution, puis l’incarcération, de l’ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye.
Sa libération conditionnelle avait été annoncée, lundi, par le ministre sud-coréen de la Justice qui avait invoqué “la situation économique nationale due à la pandémie prolongée de coronavirus”.
Samsung en bonne santé économique
Pourtant l’incarcération de Lee Jae-yong n’a pas nui aux performances du groupe qui a annoncé, fin juillet, un bond de plus de 70 % de son bénéfice net au deuxième trimestre du fait de la hausse des prix des puces liée à la très forte demande en temps de pandémie.
Officiellement, Lee Jae-yong – 202e personne la plus riche du monde selon Forbes, avec une fortune s’élevant à 11,4 milliards de dollars – est le vice-président de Samsung Electronics, premier fabricant au monde de smartphones et de puces mémoire. Mais dans les faits, il est celui qui a repris le flambeau à la tête du conglomérat depuis que son père, Lee Kun-hee, l’artisan du décollage mondial du groupe, s’était mis en retrait en raison de problèmes de santé. Le patriarche est décédé en octobre.
Les appels à sa libération anticipée s’étaient multipliés ces derniers mois, émanant à la fois de responsables politiques et de chefs d’entreprise, inquiets des conséquences de la pandémie sur l’économie sud-coréenne, la 12e de la planète. Cette remise en liberté visait à apaiser les inquiétudes concernant le processus décisionnel au sein de Samsung.
Samsung est de loin le plus grand des “chaebols”, ces empires industriels familiaux du pays. Son chiffre d’affaires global représente un cinquième du PIB sud-coréen. L’entreprise est donc cruciale pour la santé économique du pays.
Grâce présidentielle pour de grands chefs d’entreprise sud-coréens
La Corée du Sud accorde traditionnellement des grâces à cette époque de l’année, alors qu’elle célèbre le Jour de l’Indépendance le 15 août. Le ministère de la Justice a indiqué que cette année, 810 personnes bénéficieront d’une libération conditionnelle.
La décision en faveur de M. Lee a été prise “en fonction de divers facteurs, dont le sentiment de la population et son comportement en prison”, avait déclaré, lundi, le ministre de la Justice. Selon des médias sud-coréens, Lee Jae-yong a été un “prisonnier modèle”, et un changement de règlement entré en vigueur en août permet de réduire la durée de la peine que les prisonniers doivent purger pour avoir droit à la libération conditionnelle.
À plusieurs reprises, de grands chefs d’entreprise sud-coréens, condamnés pour corruption ou fraude fiscale, ont bénéficié de réductions de peines ou de grâce présidentielle, à l’image de l’ancien patron de Samsung Lee Kun-hee, condamné deux fois puis gracié en reconnaissance de “sa contribution à l’économie nationale”.
Avec AFP