Les personnes dont le système immunitaire est affaibli pourront recevoir une troisième dose de vaccin anti-Covid Pfizer ou Moderna afin de renforcer leur protection contre la maladie, a annoncé, jeudi, l’Agence américaine des médicaments. Un million de personnes auraient déjà fait en sorte de l’obtenir sans que celle-ci leur soit autorisée.
Les États-Unis ont autorisé, jeudi 12 août, l’injection d’une troisième dose de vaccin Pfizer ou Moderna contre le Covid-19 pour les personnes au système immunitaire affaibli.
“Le pays est entré dans une nouvelle vague de la pandémie de Covid-19, et la FDA a pleinement conscience du fait que les personnes immunodéprimées sont particulièrement à risque de contracter une maladie grave”, a expliqué Janet Woodcock, commissaire par intérim de l’Agence américaine des médicaments (FDA).
Cette troisième dose est recommandée uniquement aux personnes dont le système immunitaire est affaibli en raison par exemple d’une greffe d’organe ou d’une maladie, comme le sida ou un cancer. La faiblesse immunitaire peut venir de problèmes de santé de ces patients, mais aussi des médicaments qu’ils prennent pour les résoudre. C’est par exemple le cas chez les transplantés, qui suivent des traitements destinés à abaisser les défenses immunitaires pour éviter le rejet de l’organe greffé.
Moins de 3% des adultes américains sont immunodéprimés, selon les Centres de lutte et de prévention des maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique du pays. Chez ces personnes, la réponse immunitaire déclenchée par l’injection du vaccin est moins forte que chez les personnes en bonne santé, ce qui nuit à son efficacité.
“Les autres personnes qui ont le schéma vaccinal complet sont dûment protégées et n’ont pas besoin d’une dose supplémentaire de vaccin anti-Covid à ce jour”, a expliqué Janet Woodcock.
À l’encontre du moratoire demandé par l’OMS
Au début du mois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait réclamé un moratoire sur les doses de rappel pour combattre l’inégalité entre les pays riches, où les vaccins abondent, et les pays pauvres, qui n’ont pu immuniser qu’une faible partie de leur population.
Les États-Unis ont rejeté cet appel, estimant qu’ils n’avaient “pas besoin” de choisir entre administrer une troisième dose à leurs citoyens ou en faire don à des pays pauvres. Israël prévoit également d’administrer une troisième dose, avec des critères très larges puisque l’État hébreux le recommande à tous les plus de 50 ans. Quant à la France, le président Emmanuel Macron a annoncé qu’une dose de rappel serait administrée aux personnes de plus de 80 ans et les personnes particulièrement vulnérables à partir de septembre.
Selon ABC, un document interne des Centres de lutte et de prévention des maladies révèle qu’aux États-Unis environ un million de personnes auraient déjà fait en sorte d’obtenir une troisième injection sans que celle-ci leur soit autorisée.
Les vaccins sont gratuits et largement disponibles aux États-Unis, mais seule la moitié de la population est entièrement vaccinée. Le rythme de vaccination dans le pays a ralenti en particulier dans les régions politiquement conservatrices du Sud et du Midwest, et chez les plus jeunes, les personnes à faible revenu et les minorités raciales.
Avec AFP