Pompiers, militaires et civils luttent encore, mercredi, contre la course folle d’incendies meurtriers en Algérie. Les flammes ravagent depuis la veille plusieurs régions de Kabylie, notamment Tizi Ouzou. Ces multiples incendies ont fait au moins 65 morts, parmi lesquels 28 soldats. Un deuil national de trois jours a été décrété.
L’Algérie est en deuil. Au moins 65 personnes, parmi lesquelles 28 militaires, ont perdu la vie dans les incendies qui ravagent depuis lundi soir le nord de l’Algérie, notamment en Kabylie, selon un nouveau bilan fourni mercredi 11 août par la télévision nationale algérienne.
“Le bilan des incendies de forêts est passé à 65 morts [28 militaires et 37 civils], pour la plupart dans la wilaya de Tizi Ouzou”, a rapporté la télévision, ajoutant que 12 militaires étaient par ailleurs “hospitalisés dans un état critique”. Un deuil national de trois jours a été décrété.
Ces incendies touchent plusieurs régions de Kabylie, notamment Tizi Ouzou. Des images impressionnantes, accompagnées d’appels à l’aide, circulent sur les réseaux sociaux, avec des troncs calcinés, du bétail agonisant, asphyxié, et des villages assiégés.
Sur des images de l’AFP, on peut voir des habitants tentant désespérément d’étouffer un départ de feu à l’aide de modestes branches.
La piste criminelle évoquée
Alors que l’Algérie fait face à une vague de chaleur extrême, des vents propagent les feux et compliquent la tâche des secouristes, selon Youcef Ould Mohamed, un responsable local des forêts cité par l’agence officielle APS.
Le porte-parole de la protection civile, Nassim Barnaoui, a dit mercredi à la presse que 69 foyers d’incendies au total étaient encore actifs, dans 17 wilayas (préfectures). Les plus importants se trouvent dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui a également connu le plus de pertes humaines.
La piste criminelle a été évoquée par les autorités algériennes, qui n’ont toutefois donné aucune précision. La radio publique algérienne a annoncé mardi l’arrestation de trois “pyromanes” à Médéa. Un quatrième a été arrêté à Annaba, selon l’APS.
D’après le ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud, une cinquantaine d’incendies “d’origine criminelle” attisés par les conditions météo ont débuté lundi soir.
Le Premier ministre, Aïmène Benabderahmane, a lui évoqué plus de 70 incendies dans 18 wilayas du nord du pays. La protection civile a fait état d’une centaine de feux dans 16 wilayas.
Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda sont touchées, a indiqué sur Twitter la direction générale de la protection civile.
Le pire drame est survenu mardi en fin de journée quand 28 militaires ont péri alors qu’ils évacuaient des villageois menacés par les flammes, dans les montagnes de Bejaïa et Tizi Ouzou.
Des températures extrêmes dans le Maghreb jusqu’au 15 août
Chaque année, le nord de l’Algérie est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44 000 hectares de taillis sont partis en fumée. Les autorités avaient annoncé avoir arrêté plusieurs auteurs d’incendies criminels.
Ce phénomène s’amplifie alors que les incendies se multiplient à travers le globe. Ils sont associés à divers phénomènes anticipés par les scientifiques en raison du réchauffement de la planète.
L’augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits est une combinaison idéale pour le développement des feux.
La chaleur extrême doit se poursuivre jusqu’en fin de semaine au Maghreb, jusqu’au 15 août selon les services météorologiques algériens, avec des températures atteignant 46 degrés.
Avec AFP