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Afghanistan : Washington s'active diplomatiquement, les Taliban poursuivent leur offensive

L’émissaire des États-Unis pour l’Afghanistan se rend au Qatar afin d’exhorter les Taliban à cesser leur offensive militaire et à négocier un accord politique, a annoncé lundi le département d’État américain. Dans le même temps, les Taliban contrôlent désormais cinq des neuf capitales provinciales du nord du pays, des combats sont en cours dans les quatre autres.

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La diplomatie américaine s’active face à l’offensive des Taliban en Afghanistan. L’émissaire des États-Unis se rend au Qatar afin d’exhorter ces derniers à cesser leur offensive militaire et à négocier un accord politique.

“L’émissaire (Zalmay) Khalilzad sera à Doha pour aider à mettre en place une réponse internationale conjointe face à la situation qui se détériore rapidement en Afghanistan“, a indiqué lundi 9 août le département d’État dans un communiqué.

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“Il exhortera les Taliban à cesser leur offensive militaire et à négocier un accord politique, seule voie menant à la stabilité et au développement en Afghanistan”, précise le texte. “L’intensification de l’offensive militaire des Taliban, qui cause des pertes civiles des deux côtés, et des violations présumées des droits humains, sont très inquiétantes”, souligne aussi le communiqué.

Le retrait des forces internationales avait été décidé par l’ex-président américain Donald Trump. Joe Biden a repoussé l’échéance de quelques mois mais les forces américaines et étrangères auront complètement quitté le pays d’ici la fin du mois.

L’administration Biden a clairement fait comprendre ces dernières semaines que la ligne ne changerait pas : Washington va maintenir son “soutien” au gouvernement de Kaboul, en termes notamment de formation militaire, mais pour le reste, c’est aux Afghans de choisir leur destin. “C’est leur pays qu’il s’agit de défendre. C’est leur combat”, a dit lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

Les Taliban, qui avancent à un rythme effréné, contrôlent désormais cinq des neuf capitales provinciales du nord et des combats sont en cours dans les quatre autres. Après avoir conquis dimanche en quelques heures Kunduz, la grande ville du nord-est, ainsi que les villes de Taloqanm et Sar-e-Pul, les Taliban ont ajouté lundi Aibak à cette liste, ville de 120 000 habitants tombée sans résistance.

Ils s’étaient emparés samedi de Sheberghan, fief du célèbre chef de guerre Abdul Rashid Dostom, à 50 km au nord de Sar-e-Pul, et vendredi de Zaranj, capitale de la lointaine province de Nimroz (sud-ouest), à la frontière avec l’Iran. Ils détiennent désormais six des 34 capitales régionales du pays.

Mazar-i-Sharif, ville clef pour le gouvernement afghan

Des milliers de personnes ont fui le nord, et beaucoup sont arrivées à Kaboul lundi après un voyage éprouvant de dix heures en voiture au cours duquel elles ont dû franchir de nombreux postes de contrôle taliban.

Les insurgés ont déjà en vue leur prochain objectif et ont annoncé avoir attaqué Mazar-i-Sharif. Mais des habitants et des officiels ont assuré qu’ils ne l’avaient pas encore atteinte. La police de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est la capitale, a affirmé que les combats les plus proches en étaient distants d’au moins 30 km. Elle a accusé les Taliban de vouloir “créer de l’angoisse dans la population civile avec leur propagande”.

“L’ennemi fait maintenant mouvement vers Mazar-i-Sharif, mais heureusement les ceintures de sécurité (autour de la ville) sont solides et l’ennemi a été repoussé”, a affirmé Mirwais Stanikzai, porte-parole du ministère de l’Intérieur. Cité historique et carrefour commercial, Mazar-i-Sharif est le pilier sur lequel s’est toujours appuyé le gouvernement pour contrôler le nord du pays. Sa chute lui porterait un coup extrêmement dur.

Mohammad Atta Noor, l’ex-gouverneur de la province de Balkh, homme fort depuis longtemps de Mazar-i-Sharif et du nord, a promis de résister “jusqu’à la dernière goutte de sang”. “Je préfère mourir dans la dignité que mourir dans le désespoir”, a-t-il tweeté.

Kunduz aux mains des Taliban, résistance dans d’autres villes

Le nord de l’Afghanistan a toujours été considéré comme très opposé aux Taliban. C’est là qu’ils avaient rencontré la résistance la plus acharnée lors de leur accession au pouvoir dans les années 1990.

Les Taliban ont dirigé le pays entre 1996 et 2001, imposant leur version ultra-rigoriste de la loi islamique, avant d’être chassés du pouvoir par une coalition internationale dirigée par les États-Unis.

Kunduz est la plus belle prise jusqu’ici des Taliban depuis le lancement de leur offensive début mai. Située à 300 km au nord de Kaboul, cette ville, déjà conquise deux fois ces dernières années par les insurgés, en 2015 et en 2016, est un carrefour stratégique entre l’Afghanistan et le Tadjikistan.

Si l’armée afghane s’est révélée incapable d’enrayer leur offensive dans le nord, elle continuait à faire front à Kandahar et à Lashkar Gah, deux fiefs historiques des insurgés dans le sud de l’Afghanistan, ainsi qu’à Hérat, dans l’ouest.

Mais cette résistance se fait au prix de lourdes pertes civiles. Au moins 20 enfants ont été tués et 130 blessés ces trois derniers jours dans la seule province de Kandahar, a indiqué lundi l’Unicef.

Avec AFP

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