Après un un match quasiment maîtrisé de bout en bout, les handballeurs français ont remporté, samedi, la finale du tournoi olympique des JO de Tokyo. Cinq ans après leur échec face au Danemark, les Bleus ont pris leur revanche.
Les handballeurs français ont été sacrés champions olympiques après avoir battu le Danemark (25-23) en finale des Jeux de Tokyo samedi 7 août.
En prenant leur revanche sur ces mêmes Danois qui les avaient privés du titre en finale à Rio en 2016, les Bleus ont décroché, au Yoyogi stadium de Tokyo, le troisième titre olympique de leur histoire.
Ils continuent d’étirer la suprématie française sur le handball. Nikola Karabatic, Luc Abalo et Michaël Guigou sont tous trois devenus les handballeurs les mieux médaillés aux Jeux.
Triple champions olympiques et vice-champions à Rio, les trois derniers des Experts, bien titulaires, font mieux que le gardien soviétique puis russe Andrey Lavrov, ses trois médailles d’or suivie d’une de bronze (1988, 1992, 2000 et 2004).
“C’est une belle sortie. Très très fier de tout ce groupe qui s’est servi de tout ce qu’il avait pour aller chercher la médaille d’or”, a savouré sur France 2 Michaël Guigou dont c’était le dernier match en Bleu à 39 ans.
À la différence de 2016, c’était au Danemark, double champion du monde (2021 et 2019) de défendre son titre olympique.
Le talent danois, le meilleur joueur du monde Mikkel Hansen (9 buts), le meilleur gardien de la planète Niklas Landin (14 arrêts, 37%) n’ont pas suffi. Les Français y ont opposé une âpreté terrible.
À l’image de Ludovic Fabregas qui s’est jeté à terre pour arracher un ballon destiné à Mikkel Hansen et servir Michaël Guigou (9-6, 19e). Signe d’un passage de relais, le pivot de 25 ans aura libéré les siens à la dernière seconde du match en marquant dans la cage vide, bouclant ainsi le score, ouvert par leur leader Nikola Karabatic.
Chacun a joué sa part : le gardien Vincent Gérard s’est presque hissé au niveau de Landin. Sa parade pour conserver provisoirement deux buts d’avance (23-21, 23e) a été décisive. Et dans la foulée, l’autre gardien Yann Genty a mis en échec Mikkel Hansen pour la première fois de la finale sur penalty.
Il faudrait “être des guerriers” avait annoncé Nikola Karabatic. Promesse tenue, pas de handball champagne mais soixante minutes rugueuses, comme annoncées par la musique d’entrée “Battle without honor or humanity” du Japonais Tomoyasu Hotei puis les hymnes.
Et quand les Bleus ondulaient d’une tension électrique pendant la Marseillaise, les Danois restaient placides durant “Der er et yndigt land” (Il est un pays charmant). Leur gardien Niklas Landin a même poussé le hygge (l’art de vivre à la danoise) au point de s’étirer au milieu du terrain, match déjà lancé.
Les Bleus ont aussi profité des circonstances exceptionnelles qui ont mené à ces Jeux de Tokyo : difficile d’imaginer ce parcours possible sans le report d’un an des Jeux en raison du Covid, délai supplémentaire pendant lequel la reconstruction a pu se mettre en place sous l’égide du nouveau sélectionneur Guillaume Gille.
Pour jauger sa part dans ce titre, il faut se rappeler des conditions de son arrivée : sa promotion après l’éviction de Didier Dinart, dans la foulée de l’élimination au premier tour de l’Euro-2020.
Guillaume Gille, l’adjoint qui n’avait jamais entraîné, a redressé les Bleus en moins de deux ans. En janvier, la demi-finale du Mondial égyptien a replacé la France à une place plus conforme à son passé dans la pyramide du handball, tout en donnant la mesure de l’écart, plutôt élevé, qui la séparait des meilleures nations: six buts en demi-finale face à la Suède (32-26). C’est dire l’ampleur du travail accompli en six mois.