La capitale afghane a été la cible de deux puissantes explosions, dont une dans le centre, proche de la “Zone verte” et près du domicile du ministre de la Défense. Celui-ci est indemne. L’attaque visait un membre du Parlement.
Relativement épargnée jusqu’ici par les avancées militaires talibanes, Kaboul, la capitale de l’Afghanistan, a été secouée dans la soirée du mardi 3 août, à deux heures d’intervalle environ, par deux fortes explosions.
L’une d’entre elles a été attribuée, par des sources sécuritaires, à un véhicule piégé à proximité du domicile du ministre de la Défense, dans le centre de Kaboul, près de la “Zone verte”, le quartier regroupant les missions diplomatiques.
“Ne vous inquiétez pas, tout va bien”, a simplement tweeté le ministre Bismillah Mohammadi, sans autre détail, environ une heure après l’explosion. Tard dans la soirée, le porte-parole du ministère afghan de l’Intérieur, Mirwais Stanekzai, a indiqué que l’attaque était “terminée et [que] tous les assaillants [avaient] été tués”.
Plusieurs détonations de moindre intensité ont succédé à la deuxième explosion, survenue vers 22 h locales (17 h 30 GMT) et dont l’origine n’était pas connue dans l’immédiat. Des tirs nourris continuaient d’être entendus dans le centre de Kaboul, 30 minutes après celle-ci. Aucun bilan officiel de ces deux explosions n’était immédiatement disponible.
Un député visé par une voiture piégée
La première explosion, entendue dans plusieurs quartiers de la capitale afghane, était celle d’un véhicule piégé conduit par un kamikaze visant la maison d’un député, voisine du domicile du ministre de la Défense, ont indiqué sous le couvert de l’anonymat plusieurs sources sécuritaires, ajoutant que des assaillants étaient parvenus à entrer chez le député.
“Les terroristes ont fait détoner une voiture remplie d’explosifs dans une zone résidentielle de Kaboul ce soir (mardi). À la suite de ça, un certain nombre de terroristes sont entrés dans des maisons et ont affronté les forces de sécurité. Les forces spéciales de la police sont sur place et ont commencé les opérations de nettoyage”, a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mirwais Stanekzai, avant d’indiquer quelques heures plus tard la fin de l’attaque et la mort des assaillants.
Selon des témoins, plusieurs maisons appartenant à des représentants, des élus et des personnalités ont été assiégées durant les affrontements.
Une source sécuritaire afghane a fait état de trois personnes tuées et deux blessées dans cette première explosion. Les services hospitaliers d’urgence ont indiqué, quant à eux, avoir admis six blessés.
Condamnation de Washington
Les États-Unis ont condamné “sans ambiguïté” les deux explosions qui ont secoué Kaboul, évoquant des “attentats” qui portent “toutes les marques” des attaques des Taliban.
“Nous ne sommes pas en mesure d’en attribuer officiellement la responsabilité à ce stade, mais bien entendu elles portent toutes les marques de la vague d’attaques des Taliban que nous avons observée ces dernières semaines”, a dit le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse.
Des civils victimes des combats à Lashkar Gah
Parallèlement, des combats meurtriers se poursuivent dans le sud de l’Afghanistan, à Lashkar Gah, durant lesquels 40 civils ont été tués en 24 heures, selon l’ONU. Sur place, l’armée afghane a appelé la population à “quitter (leurs) maisons dès que possible”.
“Nous allons affronter” les Taliban et “les combattre durement”, a averti le général Sami Sadat, plus haut gradé de l’armée dans le Sud afghan. “Nous ne laisserons pas un seul Taliban en vie (…) Partez dès que possible afin que nous puissions entamer notre opération”.
Plus tôt mardi, la Mission de l’ONU en Afghanistan (Unama) a exprimé dans un tweet “sa profonde inquiétude pour les civils afghans à Lashkar Gah, où les combats s’intensifient”, appelant à “la cessation immédiate des combats dans les zones urbaines”.
Les forces afghanes, qui n’ont jusqu’ici opposé qu’une faible résistance à l’avancée militaire des Taliban, ne contrôlent plus pour l’essentiel que les capitales provinciales, dont trois sont depuis peu la cible d’attaques des insurgés.
Avec AFP et Reuters