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Projet Pegasus : en Inde, le logiciel espion provoque une tempête politique

Le gouvernement indien est accusé d’avoir utilisé le logiciel d’espionnage Pegasus pour espionner les téléphones de plus de 1 000 de ses ressortissants. L’exécutif nie en bloc, criant au “complot international”. 

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Le Premier ministre indien, Narendra Modi, et son gouvernement, sont sous le feu des critiques après des révélations sur une utilisation jugée abusive du logiciel espion israélien Pegasus. Au total, depuis la visite de Narendra Modi en Israël en juillet 2017, plus de 1 000 numéros indiens, appartenant à des militants des droits humains, à des journalistes, à des activistes politiques, à des avocats ou juges ou encore à des membres de l’opposition, auraient été ciblés.

À la rédaction indienne du site d’informations en ligne “The Wire”, qui fait partie du consortium de 17 médias du monde entier à l’origine des révélations sur cette affaire, l’enquête se poursuit. Son rédacteur en chef, Siddarth Varadarajan, affirme d’ailleurs avoir été l’une des cibles de ce logiciel espion.

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“Mon téléphone et moi avons été pris pour cible”, explique-t-il à France 24. “Selon lui, je suis le criminel. Tout est concerné : calendrier, récupérations de fichiers, messageries instantanées, photos, captures d’écran, enregistrements de microphone, emails…”

>> À lire : Pegasus, l’arbre qui cache la forêt du marché de la cybersurveillance étatique

Opposants politiques, journalistes…

Si le projet Pegasus était initialement destiné à viser les criminels et terroristes, le gouvernement indien est ainsi accusé de l’avoir utilisé pour cibler ses opposants. “Nous avons été surpris par le large éventail des personnes ciblées. Il y a des professionnels de santé, des opposants politiques, des journalistes ou encore des défenseurs des droits de l’Homme”, poursuit Siddarth Varadarajan. 

“Le Mexique et l’Inde sont les deux démocraties qui utilisent le plus Pegasus contre leurs propres citoyens, contre des gens qui n’ont rien à voir avec le terrorisme et qui ne sont pas des menaces contre la sécurité nationale”, déplore le rédacteur en chef. Et ce dernier d’estimer : “Cette affaire fragilise la démocratie indienne. Israël et la France enquêtent… Le gouvernement indien, lui, préfère pratiquer la politique de l’autruche en prétendant que tout cela n’est qu’un complot basé sur des fake news.”

Dans les rangs de Narendra Modi, on continue en effet à nier en bloc ces accusations et à crier à la “conspiration internationale”. 

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