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Liban : la France prête à augmenter la pression sur les responsables politiques

La France s’est dite prête, vendredi, à augmenter les “pressions” sur les responsables politiques libanais pour obtenir la formation d’un gouvernement après la nomination d’un nouveau Premier ministre. Parallèlement, l’Union européenne a annoncé être désormais en mesure d’imposer des sanctions ciblées contre les dirigeants libanais responsables du blocage politique.

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La France poursuit son engagement pour résoudre la crise politique au Liban. Le gouvernement s’est dit prêt, vendredi 30 juillet, à augmenter les “pressions” sur les responsables politiques libanais pour obtenir la formation d’un gouvernement, après la nomination de Najib Mikati comme nouveau Premier ministre.

“Elle se tient prête à accroître, avec ses partenaires européens et internationaux, les pressions sur les responsables politiques libanais pour y parvenir”, a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

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“La formation urgente d’un gouvernement pleinement opérationnel, en mesure de lancer les réformes que la situation exige et qui conditionnent toute aide structurelle, reste la priorité”, a souligné Agnès von der Mühll lors d’un point-presse électronique.

Le nouveau Premier ministre libanais désigné, Najib Mikati, a promis mardi de former un nouveau gouvernement dans les plus brefs délais dans un pays en plein effondrement économique.

Avec une fortune estimée à 2,7 milliards de dollars, selon le magazine Forbes, Najib Mikati, un homme d’affaires de 65 ans, est toutefois perçu par beaucoup au Liban comme l’un des symboles d’un pouvoir accusé de corruption et de népotisme, et est soupçonné d’enrichissement illicite.

>> À voir, notre Billet retour : “Un an après les explosions, Beyrouth ne guérit pas de ses blessures”

Nouvelle conférence internationale le 4 août

Le Liban est géré depuis près d’un an par le gouvernement de Hassan Diab, chargé des affaires courantes après avoir démissionné dans la foulée de la double explosion gigantesque au port de Beyrouth le 4 août 2020, qui a tué plus de 200 personnes et alimenté la colère de la rue contre la classe dirigeante.

Le vide institutionnel a entravé jusqu’ici tout éventuel plan de sauvetage financier pour le pays, qui a fait défaut sur sa dette en mars 2020 et a depuis sombré dans ce que la Banque mondiale qualifie d’une des crises les plus graves au monde depuis 1850.

Le président français Emmanuel Macron s’est impliqué personnellement pour tenter de convaincre les dirigeants politiques libanais de dépasser leurs différends et intérêts personnels et aboutir à la formation d’un gouvernement. 

>> À lire aussi : “Explosions au port de Beyrouth : un an après, le musée Sursock panse toujours ses plaies”

La France a déjà restreint l’accès au territoire français de plusieurs personnalités libanaises jugées responsables du blocage politique, sans toutefois dévoiler lesquelles.

Le chef de la diplomatie française évoque régulièrement, y compris au niveau européen et conjointement avec les États-Unis, la possibilité de sanctions.

“Dans l’intervalle, pour répondre aux besoins des Libanais dont la situation se détériore chaque jour, une nouvelle conférence internationale de soutien à la population libanaise sera organisée le 4 août” à l’initiative de la France, a rappelé la porte-parole.

L’UE prête aux sanctions ciblées

De son côté, l’Union européenne a annoncé vendredi être en mesure d’imposer des sanctions ciblées contre les dirigeants libanais, responsables du blocage politique, afin d’aider à la formation d’un gouvernement et à l’adoption de réformes pour sortir le pays de l’impasse.

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE avaient demandé lors de leur dernière réunion le 12 juillet la mise en place d’un cadre juridique pour ces sanctions, qui a été approuvé vendredi, selon un communiqué. La liste des personnes et des entités qui seront sanctionnées doit encore faire l’objet d’un accord à l’unanimité des Vingt-Sept de l’UE.

>> À lire aussi : “Au Liban, la classe politique ‘se dispute sur un champ de ruines'”

Ce cadre juridique “donne la possibilité d’imposer des sanctions à l’encontre de personnes et d’entités qui sont responsables de l’atteinte à la démocratie ou à l’État de droit au Liban”, précise le communiqué. La prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE est prévue le 21 septembre.

Les sanctions européennes consistent en une interdiction de voyager dans l’UE et un gel des avoirs pour les personnes ainsi que les entités. En outre, il est interdit aux personnes et entités de l’UE de mettre des fonds à la disposition des personnes figurant sur la liste.

L’UE se donne également les moyens de sanctionner les personnes coupables de “saper la mise en œuvre des plans approuvés par les autorités libanaises et soutenus par les acteurs internationaux concernés, y compris l’UE, pour améliorer la responsabilité et la bonne gouvernance dans le secteur public ou la mise en œuvre de réformes économiques essentielles”, selon le communiqué.

Avec AFP

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