Des organisations internationales de défense des droits humains ont appelé Bahreïn, vendredi, à libérer sans délai une figure clé de l’opposition, Abdeljalil al-Singace, en détention depuis dix ans et qui a entamé récemment une grève de la faim.
Seize organisations internationales de défense des droits humains, dont Amnesty international et l’Institut bahreïni pour les droits et la démocratie (Bird), ont appelé vendredi 30 juillet Bahreïn à libérer Abdeljalil al-Singace. Figure clé de l’opposition, ce dernier est détenu depuis dix ans et a entamé récemment une grève de la faim.
Les ONG exigent la libération de cet universitaire et blogueur qui purge une peine de prison à vie pour sa participation au soulèvement de 2011. “Al-Singace a entamé une grève de la faim le 8 juillet 2021 en réponse au traitement dégradant qu’il a subi de la part d’un agent des services pénitentiaires (…) et pour demander la restitution de son livre confisqué par les gardiens de prison le 9 avril 2021, et sur lequel il a travaillé pendant au moins quatre ans”, indiquent ces ONG dans un communiqué.
Le livre d’Abdeljalil al-Singace porte sur la diversité linguistique des dialectes arabes bahreïnites et n’a aucun contenu politique, affirme le communiqué. “Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle d’al-Singace et la remise immédiate de son ouvrage à sa famille”, ont ajouté les ONG.
Cet homme de 59 ans souffre de maladies chroniques et a fait l’objet d’une “négligence médicale prolongée”, selon le communiqué.
Des dizaines de militants arrêtés après les manifestations de 2011
Abdeljalil al-Singace fait partie des 13 militants condamnés notamment pour complot contre le régime après avoir participé aux manifestations antigouvernementales de 2011.
Il était un membre clé du mouvement d’opposition chiite Haq. Depuis le soulèvement de 2011 mené par les chiites dans le royaume sunnite et réprimé avec le soutien militaire de l’Arabie saoudite, Bahreïn a interdit les partis d’opposition et arrêté des dizaines de militants, provoquant des critiques internationales.
Bahreïn a affirmé que l’Iran, pays à majorité chiite, avait entraîné et soutenu les manifestants, afin de renverser le gouvernement de Manama, une accusation que Téhéran dément.
De son côté, Bahreïn rejette les allégations de violations des droits humains et nie toute discrimination à l’encontre de ses citoyens chiites.
Avec AFP