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Assaut du Capitole : ouverture de l'enquête parlementaire, des débats houleux au Congrès

Aux États-Unis, le Congrès a ouvert une commission d’enquête parlementaire sur l’attaque du Capitole menée par des partisans de Donald Trump, le 6 janvier dernier. Alors qu’une partie du camp républicain s’oppose à la tenue de cette commission, Bennie Thompson, le chef démocrate de la commission d’enquête a dénoncé un assaut visant à “faire dérailler la démocratie”. 

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Une “attaque coordonnée” contre la démocratie, une “bataille moyenâgeuse” : élus et témoins ont souligné mardi la gravité de l’assaut sur le Capitole, à l’ouverture des travaux d’une commission d’enquête parlementaire suscitant de vives controverses à Washington.

Le coup de force de partisans de Donald Trump visait à faire “dérailler la démocratie” américaine, a jugé d’emblée l’élu démocrate Bennie Thompson, qui dirige ces travaux.

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En forçant l’entrée du Capitole au moment où les élus certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle, ils “voulaient faire dérailler la transition pacifique du pouvoir”, a-t-il ajouté, évoquant un “plan d’attaque coordonné”.

Pourtant, aujourd’hui, certains essaient “d’étouffer ou de brouiller” les faits, a relevé sa consœur républicaine Liz Cheney, rares critiques de Donald Trump au sein du Grand Old Party, qui a accepté de siéger au sein de cette commission.

“Aucun membre du Congrès ne devrait essayer (…) de réécrire ce qui s’est passé ce jour-là”, a lancé Liz Cheney dans une critique implicite de ses collègues qui mènent une croisade pour protéger l’ancien président.

Des policiers témoignent de la violence de l’assaut 

Avec une vive émotion, plusieurs agents de police en uniforme ont ensuite rappelé la violence physique et verbale de l’attaque, scène qui a profondément choqué l’Amérique et le monde.

“Ça ressemblait à une bataille moyenâgeuse. On a lutté au corps à corps, centimètre par centimètre pour empêcher l’invasion”, a décrit Aquilino Gonell. “J’ai pensé que j’allais mourir comme ça”, a-t-il confié en essuyant des larmes.

Un autre policier, Michael Fanone, qui a subi un arrêt cardiaque et un traumatisme crânien lors de l’assaut, a dit avoir été “attrapé, battu” et “traité de traître” par les protestataires. Tapant du poing sur la table, il a dénoncé “l’indifférence” de certains face au traumatisme des forces de l’ordre.

La commission, qui aura le pouvoir de réclamer des documents et de convoquer des témoins, a fait l’objet d’un bras de fer politique qui pèse sur sa crédibilité.

En janvier, les responsables des deux partis avaient pourtant tous condamné l’attaque sur le Capitole, le leader républicain à la Chambre Kevin McCarthy allant jusqu’à évoquer la part de “responsabilité” de Donald Trump, qui avait harangué la foule avec ses allégations infondées de “fraudes électorales” quelques instants plus tôt.

Mais l’ancien président, toujours très populaire au sein d’une partie de la population, a vite réaffirmé son emprise sur le parti, ce qui lui a permis d’être acquitté en février à l’issue d’un procès au Congrès pour “incitation à l’insurrection”.

Son refus de toute remise en question a ensuite poussé les républicains, qui disposent d’une minorité de blocage au Sénat, à torpiller la création d’une commission d’enquête indépendante composée d’experts nommés par les deux partis, comme celle mise en place après les attentats du 11-Septembre.

Les enquêtes judiciaires en cours – plus de 550 personnes ont été arrêtées – et les auditions déjà menées au Congrès pour comprendre les manquements des services de renseignement, de police ou de l’armée, suffisent amplement, avaient-ils justifié.

La commission, “une imposture” selon un ténor du parti républicain

Après ce revers, les démocrates ont avancé seuls, avec la présidente de la Chambre Nancy Pelosi à la manœuvre. Le 24 juin, elle a annoncé la création d’une “commission spéciale” et dit espérer que Kevin McCarthy nomme “des gens responsables” pour en faire partie.

Près d’un mois plus tard, elle retoquait deux des parlementaires choisis par le responsable républicain, dont l’élu Jim Jordan, connu pour ses outrances et sa fidélité absolue envers Donald Trump.

En représailles, Kevin McCarthy a retiré les autres membres de son parti sélectionnés pour siéger dans cette commission.

Seuls deux républicains, directement choisis par Nancy Pelosi, ont accepté de participer : Liz Cheney et Adam Kinzinger, rares voix du Grand Old Party à oser ouvertement critiquer Donald Trump, dont ils avaient voté la mise en accusation.

La commission est “une imposture” et “personne ne croira son rapport”, a encore tonné mardi Kevin McCarthy. Donald Trump a quant à lui jugé cette commission “hautement partiale”, dans un communiqué lundi, semblant attribuer sans fondements une partie de la responsabilité des événements du 6 janvier à… Nancy Pelosi. “Nancy enquêtera-t-elle sur elle-même ?”, s’est interrogé l’ancien président républicain.

Avec AFP

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